Web, industries culturelles, gates picker, mécanismes de hiérarchisation, distribution de visibilité
Le Web nous a pris au dépourvu car avec la naissance du web, on s'est imaginé que le web fragmenteraient les grosses têtes des industries culturelles.
Une fois encore, la plupart des contenus sont des contenus conversationnels. Des contenus qui n'ont pas beaucoup d'autres vocations que d'alimenter les échanges et qui ne valent pas grand-chose pour eux-mêmes.
[...] On est pas non plus dans une logique de la signature car les artistes sont très souvent méconnus. Tout cela nous amène au fait que la forme culturelle la plus représentative du web est le mêmes. C'est ce qui nous permet de comprendre pourquoi le même fonctionne tant. C'est l'exemple parfait des formes culturelles sur internet. On utilise aussi le principe du décontextualisation/recontextualisation dans cette logique de la réappropriation. On prend une image, on la sort de son contexte initial, on ajoute un autre texte et ça lui fait dire un truc complètement différent. [...]
[...] Les auteurs n'ont plus la main dessus. Dans le domaine culturel, c'est exactement la même logique de sphère privée qui passe au public. Énormément de contenus ont des buts conversationnels et finissent par échapper à leur condition première et par acquérir une visibilité qui va profondément modifier le statut. Il faut comprendre que ce mécanisme relève d'un retournement des règles de distribution de visibilité. Comment se passait la distribution de la visibilité avant le web ? Ça passait par des institutions qu'on appelle des gates pickers, des gardiens de portes. [...]
[...] Ce qui est nouveau, c'est la prolifération de contenu en ligne et que ces contenus vont pouvoir trouver une visibilité propre auquel on ne s'y attendait pas vraiment. Pour l'illustrer, il faut utiliser la loi de puissance/pareto. Cette loi se caractérise par une courbe : Cette courbe se retrouve partout dans les systèmes sociaux non-contraints. Cette loi se concentre sur la distribution de la visibilité d'une plateforme. Cette courbe signifie qu'en réalité, la visibilité sur Internet est répartie de manière très inégale parce qu'on se rend compte que la majorité des contenus a très peu de visibilité. Un tout petit nombre de contenus agrégé de la visibilité. [...]
[...] Par exemple, la seule manière d'exprimer une opinion de manière publique était de toquer aux portes des médias. Ces institutions avaient une fonction éditoriale de filtres. Sur le web, le fonctionnement est différent. Il n'y a plus de filtre. On publie tout à priori sans considération pour les contenus, la qualité, les statuts. Tout est public. C'est après coup par des mécanismes internes au web que la lisibilité était effectivement distribuée. Le procédé est donc complètement différent. La qualité ne se voit qu'après coup. [...]
[...] Qu'est ce qui va faire que certains contenus vont être partagés ? Évidemment, une personnalité va être plus aidée mais il y a aussi des choses propres aux contenus eux-mêmes. On remarque notamment que les contenus qui sont susceptibles de se laisser approcher, d'être détournés facilement sont les plus partagées. Ils peuvent s'offrir l'esthétique de l'appropriation et de la réappropriation Les critères de ce qui fait contenu culturel sur le web et de ce qui fait contenu culturel dans le champ traditionnel de la culture est assez opposé sur certains aspects. [...]
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