Théorie néo-institutionnelle, courant néo-institutionnel sociologique, concepts fondamentaux, institutions, légitimité champ organisationnel, institutionnalisme
Les deux décennies 70/80 ont vu naître et se développer le néo-institutionnalisme sociologique autour d'un ensemble de travaux considérés aujourd'hui comme étant fondateurs de ce nouveau courant de recherche (Meyer et Rowan, 1977 ; Zucker, 1977 ; DiMaggio et Powell, 1983 ; Tolbert et Zucker, 1983 ; Scott, 1987). Connu également sous le nom de la théorie néo-institutionnelle, ce courant a pu progressivement s'imposer pour devenir de nos jours un cadre théorique majeur pour l'étude des phénomènes divers qui traversent les organisations, mais aussi les relations inter-organisationnelles (Leca, 2006).
L'attention bien particulière portée à la théorie néo-institutionnelle tient au fait qu'elle propose une architecture conceptuelle originale au sein des théories des organisations (Bietry, 2005). L'une des particularités de la théorie néo-institutionnelle concerne sa question de recherche ; par opposition aux courants dominants à l'époque de son émergence qui tendent à expliquer la diversification des organisations en tant que réponse fonctionnelle aux contraintes économiques et technologiques, les néo-institutionnalistes défendent plutôt l'hypothèse de leur homogénéisation en accentuant le rôle de l'environnement social et culturel (Hall et Taylor, 1997). C'est à partir de cette question de recherche centrale que découle une vision spécifique portée par les théoriciens néo-institutionnalistes à l'égard des institutions et leur nature, la rationalité et ses formes, la légitimité et ses dimensions, etc.
[...] Boitier et Rivière Créer des institutions Plaidoyer : obtenir un support politique et règlementaire via un exercice direct et délibéré de différentes techniques de pressions morales. Définir : construire des règles statutaires ou identitaires, définir les frontières et créer les hiérarchies au sein d'un champ. Investir : créer les règles octroyant des droits de propriété Construire des identités : définir la relation entre l'acteur et le champ au sein duquel exerce Changer les associations normatives: reconstruire les relations entre un ensemble de pratiques et les valeurs morales et culturelles qui les fondent. [...]
[...] systèmes de croyances partagées Trouinard Suite aux multiples approfondissements et enrichissements dont elle fait l'objet la théorie néo-institutionnelle donnant naissance à ce qu'on appelle désormais le néo-institutionnalisme étendu (Leca, le concept d'institutions a continué à intéresser les chercheurs de ce courant. Comme le remarquent Boitier et Rivière ce concept a été mobilisé de façons diverses et défini selon la dimension spécifique que chaque théoricien voulait mettre en valeur (Tableau). Synthèse des définitions des institutions dans la littérature néo- institutionnelles, d'après Boitier et Rivière Le champ organisationnel comme unité d'analyse : Le champ organisationnel occupe une place centrale dans le schéma conceptuel de la théorie néo-institutionnelle puisqu'il est considéré comme sa principale unité d'analyse. [...]
[...] La mobilisation des ressources : Bien que la capacité des agents à influencer les institutions est de plus en plus reconnue dans la littérature néo-institutionnelle, notamment, depuis l'introduction du concept d'entrepreneur institutionnel, elle était dés le départ, et le reste toujours, conditionnée par un contrôle et une mobilisation suffisants des ressources (DiMaggio, 1988). Or, si la capacité de l'entrepreneur institutionnel à imposer le changement dans un champ donné est conditionnelle d'un contrôle suffisant de ressources, il paraît que rares les situations ou des acteurs très puissants disposent suffisamment de ressources pour imposer le changement à champ institutionnel (Dorado, 2005). Une raison pour laquelle la diffusion et la légitimation de nouvelles pratiques passent le plus souvent par le support et l'adhésion d'acteurs multiples. [...]
[...] Tout en reconnaissant les apports de la pensée de Giddens, Barley et Tolbert lui reprochent, toutefois, une représentation statique de la structuration. Un des objectifs serait, ainsi, de traduire cette représentation figée vers un modèle plus dynamique qui associe les actions à la création et la modification des institutions. Les analyses de deux auteurs aboutissent à un modèle processuel avec quatre étapes : - La traduction (encoding): c'est la première étape par laquelle les acteurs traduisent des principes institutionnels plus généraux sous formes de scripts qui peuvent être définis comme les activités récurrentes observables et les modes d'interactions caractéristiques d'un contexte particulier Cette traduction est possible sous plusieurs voies dont la socialisation qui amène les individus à intérioriser les règles et les codes de conduites appropriés pour des contextes particuliers. [...]
[...] Le concept de rationalité limitée introduit par Hubert Simon est venu s'opposer à la théorie du choix rationnel dans sa version classique et remettre en cause de façon radicale la logique d'hyper-rationalité des modèles économiques conventionnels Huault (1998). En effet, dans la mesure où ils sont cernés par des contraintes temporelles et cognitives, les individus, dans leur prise de décision, ne cherchent pas à atteindre des choix optimaux, mais plutôt un certain niveau de satisfaction. Le concept de la rationalité procédurale permet de mieux appréhender l'ancrage de la théorie néo-institutionnelle dans la pensée de Simon. [...]
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