Selon la sociologie classique, la norme sociale est une manière de faire, d'être ou de penser, qui est définie et sanctionnée socialement. Ce qui constitue la norme, c'est :
- Une régularité observable statistiquement : la moyenne, par exemple ;
- Une valeur typique associée : une conduite typique (le taux de suicide, le taux de criminalité) ;
- Le comportement est alors socialement approuvé ou réprouvé : prescription (c'est « bien ») ou proscription (c'est « mal »)…
Ce qui est hors-norme : c'est un écart par rapport à la moyenne par exemple, une conduite atypique, une transgression…
[...] - Il ira vivre dans une clinique psychiatrique pendant un an pour y observer la vie des reclus et le processus de dépersonnalisation. Il en tirera Asiles en 1961 qui, parmi d'autres, inspirera les réformes américaines de la fin des années 1970 et le mouvement antipsychiatrique en Europe. Aussi bien dans Asiles que dans Stigmates (1963), Goffman analyse la folie et le handicap d'après l'interaction entre les normaux et les anormaux et non comme une propriété de la personne dite anormale L'objet d'étude principal de Goffman est l'interaction, soit le face-à-face entre 2 acteurs, c'est-à-dire l'influence réciproque que les partenaires exercent sur leurs actions respectives lorsqu'ils sont en présence physique immédiate les uns des autres Dans l'interaction, les individus suivent des règles s'ils veulent apparaître comme des individus normaux, car il s'agit de rendre notre comportement compréhensible et pertinent compte tenu des événements tels que l'autre va sûrement les percevoir Ainsi, le malade mental est, avant tout, celui qui ne respecte pas les règles de l'interaction (par exemple, celui qui fouille dans le caddie du voisin). [...]
[...] Et les stratégies menées ne seront pas les mêmes : les discrédités devront gérer le malaise dans les interactions, les discréditables devront contrôler l'accès à l'information. Les stigmatisés deviennent des maîtres dans l'art du faux-semblant et de la couverture comme procédés de contrôle de l'image de soi L'individu stigmatisé est ainsi celui que quelque chose disqualifie et empêche d'être pleinement accepté par la société Mais, posséder un stigmate ne suffit pas à être stigmatisé : c'est le rapport social dans lequel l'individu est pris qui peut conduire à la stigmatisation. [...]
[...] Donc, les individus ne subissent pas les faits sociaux, ils les produisent sans cesse. Ils agissent les uns par rapport aux autres en interprétant continuellement les situations dans lesquelles ils sont plongés. La vie en société n'est possible que parce que les acteurs développent une compréhension semblable de la situation. C'est cette activité-là, de compréhension, qui doit être l'objet de la sociologie : il ne s'agit pas d'observer les situations comme des choses, mais de comprendre l'interprétation par laquelle les acteurs définissent leur situation. [...]
[...] Représentations et interactions I. Les normes et les déviances Selon la sociologie classique, la norme sociale est une manière de faire, d'être ou de penser qui est définie et sanctionnée socialement. Ce qui constitue la norme, c'est : - Une régularité observable statistiquement : la moyenne, par exemple ; - Une valeur typique associée : une conduite typique (le taux de suicide, le taux de criminalité) ; - Le comportement est alors socialement approuvé ou réprouvé : prescription (c'est bien ou proscription (c'est mal Ce qui est hors-norme : c'est un écart par rapport à la moyenne par exemple, une conduite atypique, une transgression Au XIXe siècle manières d'énoncer les normes sociales : - Les grandes enquêtes sociales (Villermé, par ex) : le débat portait sur les causes de la pauvreté, avec des classes laborieuses considérées comme une menace pour la santé et l'ordre public. [...]
[...] D'où notre tendance à rationaliser nos conduites envers les stigmatisés, d'autant plus que le tact et la bonne tenue deviennent difficiles dans les rencontres mixtes : il nous semble que, si nous sympathisons sans détour avec sa condition, nous risquons d'outrepasser nos sentiments ; mais, si nous oublions sa déficience, nous risquons aussi d'exiger de lui des choses impossibles, ou d'offenser sans le vouloir ses compagnons d'infortune La difficulté des rencontres mixtes repose, selon Goffman, sur l'idée que le stigmate remet en cause l'humanité même du stigmatisé qui, par définition, n'est pas tout à fait humain Le jeu est alors marqué par cette inégalité de départ et les contacts mixtes sont soigneusement évités, ou alors marqués par une interaction flottante, angoissée qui débouche sur le malaise Puisque le stigmate discrédite celui qui le porte, il constitue une atteinte majeure au respect de la personne qui ne peut pas défendre une face quelconque. Le stigmatisé est un sujet qui a d'emblée perdu la face et qui n'a aucune place dans l'ordre rituel de l'interaction. Comme les contacts mixtes sont difficiles, les stigmatisés sont tentés de former des communautés au risque de renforcer les différences. [...]
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