Il s'agit d'un mémoire réalisé dans un quartier de Bordeaux pour appréhender le niveau d'utilisation des ressources du quartier selon les caractéristique sociodémographiques des habitants
En premier lieu, avant de rentrer dans une analyse plus fine des pratiques urbaines, il est important de souligner un trait dominant dans la majorité des entretiens réalisés. Ce dernier renvoie à une logique utilitariste répondant à des besoins essentiellement d'ordre domestique. En effet, quelles que soient les caractéristiques socio-démographiques retenues, il apparaît très clairement que les individus s'approprient leur quartier et plus généralement l'espace urbain de manière stratégique. Nous pouvons alors supposer que les acteurs effectuent un calcul rationnel leur permettant d'anticiper les coûts et les avantages que confère l'utilisation des ressources du quartier et de la ville.
Nous pouvons constater en effet que les petits commerces tels que l'épicerie, le buraliste ou, encore la papeterie sont des ressources appréciées par les habitants dont l'usage paraît essentiellement pragmatique. Ainsi, Arnaud se rend à l'épicerie occasionnellement « pour dépanner », de même que Edith qui « évite, car c'est assez cher ». Les grandes surfaces à proximité du lieu de résidence sont également très fréquentées, car elles répondent encore une fois à une logique pratique notamment en terme de rapidité d'accès. D'une façon générale, on peut s'apercevoir que l'utilisation des commerces s'effectue donc toujours selon un choix rationnel répondant ainsi à des intérêts personnels.
[...] Usage différencié de l'espace urbain selon la composition du ménage Nous pouvons en premier lieu constater que le fait d'avoir des enfants est un facteur qui détermine pour une large part l'usage de l'espace urbain. On peut s'apercevoir en effet à travers les entretiens réalisés que les parents sont amenés à faire davantage de déplacement ne serait-ce que pour l'école ou les loisirs des enfants. Les parents sont également plus actifs dans le quartier que les personnes seules ou en couple. [...]
[...] D'une façon générale, on peut s'apercevoir que l'utilisation des commerces s'effectue donc toujours selon un choix rationnel répondant ainsi à des intérêts personnels. Pour reprendre Boudon, nous pouvons considérer que les individus ont de bonnes raisons d'agir comme ils le font. Ceci est d'autant plus vrai pour les services tels que la pharmacie, la poste, la banque qui sont très fréquentés par les habitants essentiellement pour des raisons de commodité. Ainsi, Sabine trouve son quartier pratique parce qu'on peut faire pas mal de trucs à pied idem pour Charles : tout est à proximité, c'est plus facile pour ne citer que ceux-là. [...]
[...] Cette différence très nette en matière de loisirs ou de sorties qui s'opère selon le statut professionnel peut s'expliquer en partie par le capital social que confère l'occupation d'un emploi. Les actifs en effet ont vraisemblablement un réseau relationnel plus ouvert (collègue, amis, association ) ce qui rend alors plus propice leur participation à la vie du quartier ou de la ville. Ainsi, Henri, par l'intermédiaire de son travail participe à des entraînements et a suivi une formation de secourisme. [...]
[...] Pour justifier cela, nous pouvons reprendre l'exemple d'Edith qui dit : Il faut les moyens, si faut qu'on aille au cinéma ou des trucs comme ça, ça monte vite Enfin, il ne faut pas omettre l'importance du capital culturel qui permet de rendre compte des modes d'appropriation de l'espace même si cela n'apparaît pas clairement dans les entretiens recueillis. Nous pouvons tout de même noter à ce titre que Sabine, diplômée de l'enseignement supérieur fait partie d'un orchestre, elle en est même la secrétaire et a déjà participé à des réunions d'ordre politique dans son quartier. Nous pouvons également mentionner le fait que Monique aime beaucoup les musées et l'Utopia à Bordeaux. [...]
[...] Nous pouvons supposer que la prise de distance avec l'image négative du quartier permet alors de défendre sa propre image. Cela dit, Fabienne qui présente les Aubiers comme un quartier qui n'est pas plus dangereux que le reste de la ville : c'est un quartier comme les autres a mis sa fille au collège privé et tend à la surprotéger : moi ma fille ne sort jamais, elle n'est jamais allée chercher le pain, elle ne va pas aller chercher le journal elle sort de l'école je ne la laisse même pas prendre le bus Nous pouvons donc constater que la représentation du quartier influence plus ou moins significativement les pratiques urbaines. [...]
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