Les organisations, loin de se limiter à la collecte de ressources matérielles, opèrent un véritable travail de mise en forme politique de la protestation.
Ce travail politique se déploie dans deux directions:
- d'une part, ce travail vise à coder les insatisfactions en vue de leur expression publique.
- d'autre part, ce travail politique permet de garantir la légitimité des organisations dans leur fonction de représentation de la cause.
[...] la construction d'un cadre d'injustice L'efficacité des organisations ne tient pas seulement à leur capacité à fournir une logistique (école de la mobilisation des ressources), mais plus fondamentalement, leur efficacité peut se mesurer à leur travail de rassemblement et de canalisation des énergies militantes autour d'une symbolique forte en vue du passage à l'action collective. Il faut construire un cadre d'injustice qui s'articule autour d'un ensemble de symboles politiques. Ce symbole politique a pour fonction essentielle de doter la protestation d'un langage (Éric Neveu) transformer le malaise vécu en injustice (le cas en cause). Les stratégies discursives sont déterminantes pour transformer le cas en cause puisque le symbole mobilisateur pour être efficace doit se susciter l'émotion. La révolte devant une situation jugée scandaleuse. Ces stratégies visent à mobiliser le consensus. [...]
[...] Le succès d'une mobilisation se mesurant bien souvent au nombre de comptes rendus dans la pression dont elle fait l'objet. Quel fonctionnaire aujourd'hui ne formule pas de critique à l'endroit de la politique du chiffre ? Dès lors, en théorie, il devient difficile de dissocier l'intérêt des policiers des intérêts des fonctionnaires de toute la fonction publique, car il ne semble plus exister de différences dans la manière de subir les réformes. Cette stratégie n'est pas non plus dénuée d'intention. [...]
[...] Ces référents symboliques fédérateurs permettent de surmonter les divisions et les fragmentations du groupe mobilisé et permettent également aux syndicats d'élargir leur base de soutien. En somme, les rationalisations indigènes, c'est-à-dire les raisons produites par les agents eux-mêmes sur les ressorts de leur engagement, font courir le risque d'une compréhension immédiate de phénomènes bien plus complexes en réalité (on ne peut pas se satisfaire des revendications avancées dans l'espace public pour comprendre les raisons pour lesquelles les acteurs se mobilisent). En effet les mobilisations policières ne signifient nullement que tous les fonctionnaires, ou que tous les policiers ont les mêmes revendications. [...]
[...] Autrement dit, en pointant du doigt une autorité publique à laquelle on impute la responsabilité de l'injustice du groupe social, les instances mobilisatrices visent à unifier les représentations, à homogénéiser les intérêts des membres du groupe et en définitive à légitimer le recours à l'action collective, seul capable de réparer le préjudice subit. (Ex. prof nous parle de sa thèse sur la mobilisation des policiers. Réforme de révision générale des politiques publiques qui vise à transformer radicalement l'administration publique, en 2007. Réforme de corps et carrière lancée en 2004. [...]
[...] Les mobilisations policières s'étaient construites autour d'un adversaire commun à toute la fonction publique. Il faut repérer les personnes qui manifestent pour situer le point de vue des mobilisés. Le mal-être des policiers et leur démotivation entrainés par la dégradation des conditions de travail la pression à produire plus de résultats sont les ressorts selon les syndicats de police de l'action collective. Ces justifications et revendications se fondent aisément dans les catégoricités journalistiques. Les termes des syndicats et journalistes ont les mêmes. [...]
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