Pour Bourguiba, tout devait être mis en oeuvre pour sortir la Tunisie du sous-développement et bâtir une société moderne. Un objectif qui poussera le leader tunisien à déclencher les hostilités envers tout ce qu'il jugeait comme archaïque, décadent ou participant de près ou de loin au sous-développement de son pays. L'islam -ou plutôt une certaine vision de l'islam- ne sera pas épargné des critiques d'abord et puis des réformes de Bourguiba : contrairement à ses paires arabes, en matière de réformes religieuses et culturelles, Bourguiba joignit l'action à la parole et fut par conséquence l'unique qui entrepris la difficile tache de désacraliser plusieurs institutions -que les siècles et les fouquahas ont rendus- sacrés (...)
[...] discours de 19 février 1965. A. Zghal, L'islam, les janissaires et le Des tours in M. Cam au, p Y. Ben Achour, Islam perdu, islam retrouvé in Annuaire de l'Afrique du Nord, Paris, Éditions du CNRS vol. XVIII, p M. Tozy, Islam et État au Maghreb Monde arabe, Maghreb Machrek, octobre décembre 1989, 123, p F fRanc Ben achoiur Arkoun.M, Islam et Laïcité Bulletin du Centre Thomas More, la Tourette P.22. [...]
[...] Ce contrat de bienveillance de la modernisation va demeurer sur une confrontation directe entre le système politique et le système religieux, le premier cherchant moins à se dissocier du second qu'à limiter la portée sociale et politique de l'islam. Habib Bourguiba, le premier président et le libérateur de la Tunisie était acquis à l'idée d'ouvrir la porte de notion d'ijtihad et à la prédominance de la raison sur tout autre ressort de la pensée, et notamment la religion. Entre réformisme et modernisme se situe tout l'enjeu politique de Bourguiba, considéré comme laïque. Peut- on en conclure, sous sa présidence, si les rapports entre la religion et la politique ont connu une évolution ? [...]
[...] S. Antoine, Tunisie terre de paradoxes, éd, Archipel, Paris, 2006.P.35. George Anne Geyer, Tunisia. A Journey Through a country that works, Stacey International, London P.39. Camille et Yves, Lacoste, L'état du Maghreb, Paris, La découverte P.90. Les taux de croissance démographiques a chuté de plus de au cours des années 1960, à 2,6 en 1975, puis en 1978. Amel Moussa, Bourguiba et la question religieuse Cérès édition, Tunis P.123, en Arabe. [...]
[...] Les raisons en sont évidentes, d'une part, le caractère particulier et très sensible de la question et d'autre part les positions prises par Bourguiba face à la question religieuse. Le statut institutionnel de l'Islam en Tunisie est complexe. La problématique qui consiste à se demander si entre l'Islam et l'état, il y'a fusion ou séparation, est insuffisante pour surmonter une telle complexité. Quant à l'affirmation : pas de distinction entre le spirituel et le temporel, elle se révèle aussi insuffisante. Bourguiba a développé une vision de l'Islam qui a suscité des réactions diverges. [...]
[...] Mais pourquoi revenir aujourd'hui sur la relation de Bourguiba avec l'islam ? Une partie de la réponse a été déjà donnée : parce que Bourguiba fut l'unique président arabe qui a osé critiquer et réformer l'institution religieuse. Mais plusieurs autres raisons expliquent mon choix de revenir -20 ans après la fin du règne de Bourguiba- sur sa relation avec l'islam : Bien qu'il fût le premier président arabe qui osa critiquer certaines institutions musulmanes archaïques, Bourguiba reste jusqu'à nos jours l'unique à avoir entrepris cette tache. [...]
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