La sociologie et l'anthropologie éclairent le même objet d'étude que les médecins : l'homme malade, en le restituant dans sa relation avec les soignants et dans le système social et la culture auxquels il appartient. C'est cette attention portée aux aspects sociaux et aux dimensions symboliques et culturelles du rapport au corps et à la maladie comme à l'état de santé qui fait la singularité de ces disciplines, leur permettant de questionner les évidences d'aujourd'hui et de valoriser une éthique médicale qui n'est normalement ni normative ni juridique.
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On peut dire que l'anthropologie sociale et culturelle est équivalente à l'ethnologie qui signifie étymologiquement : science des races. Claude Lévi-Strauss a milité en France pour qu'on parle d'anthropologie sociale et culturelle et non d'ethnologie à cause du concept péjoratif de races.
L'anthropologie s'occupe plutôt de la culture, de l'étude de l'humain. Cela renvoie à la langue, aux connaissances, aux constructions intellectuelles, aux constructions symboliques et artistiques mais aussi aux croyances et religions, aux rites, aux valeurs en tant que production de la culture, aux usages et règles de comportement, aux usages du corps, à toutes les organisations sociales, à l'organisation familiale, aux techniques et aux réalisations matérielles. La sociologie s'occupe de la société et des hommes dans la société, de leur rapport quant à l'organisation et le fonctionnement des relations entre l'individu et le groupe.
Depuis une vingtaine d'année, il y a complémentarité entre ces deux disciplines, du fait de la complexité des changements sociaux, des changements culturels et de l'évolution des regards. On parle de « socio-anthropologie ». L'anthropologie, la science de l'homme, rend compte de la diversité des cultures et de l'unité de l'esprit humain : les hommes sont égaux en dignité. Ce n'est pas l'anthropologie physique dont il est question ici. Cette dernière s'attache à l'étude des caractères somatiques de l'homme.
Historiquement, la sociologie se réfère à l'étude des sociétés industrielles par des observateurs essentiellement occidentaux. Les sociologues étaient dans l'étude de leur propre culture, leur propre société. Au contraire l'anthropologie et l'ethnologie s'intéressait à la différence, au lointain, à l'ailleurs.
Les choses ont changé. Les anthropologues travaillent désormais dans leur propre société. Les recherches actuelles en anthropo-sociologie sont très variées, dans des secteurs où il y a une forte demande sociale comme dans le domaine du travail pour lequel les professions de santé ont inspiré de très nombreuses études (...)
[...] IV - La sociologie de la santé La sociologie de la santé a été créée aux États-Unis dans les années 50. Cette sociologie de l'institution médicale s'intéresse à l'hôpital, à son organisation, au rôle et au pouvoir du médecin : c'est une sociologie fonctionnaliste dont Talcott Parsons est le représentant le plus connu. Un autre courant se développe avec Kaufmann et Baker qui investissent l'hôpital comme lieu d'étude en développant des enquêtes qualitatives, empiriques, novatrices sur la formation des médecins, leurs interactions avec les patients, la gestion du stigmate du handicap, de la pauvreté. [...]
[...] Pourquoi un enseignement en sociologie et anthropologie en médecine? La sociologie et l'anthropologie éclairent le même objet d'étude que les médecins : l'homme malade, en le restituant dans sa relation avec les soignants et dans le système social et la culture auxquels il appartient. C'est cette attention portée aux aspects sociaux et aux dimensions symboliques et culturelles du rapport au corps et à la maladie comme à l'état de santé qui fait la singularité de ces disciplines, leur permettant de questionner les évidences d'aujourd'hui et de valoriser une éthique médicale qui n'est normalement ni normative ni juridique. [...]
[...] Les anthropologues travaillent désormais dans leur propre société. Les recherches actuelles en anthropo-sociologie sont très variées, dans des secteurs où il y a une forte demande sociale comme dans le domaine du travail pour lequel les professions de santé ont inspiré de très nombreuses études. Il y a aussi le domaine de l'emploi, la question des dépendances, celle du vieillissement des populations, les flux migratoires, l'intégration, la vie urbaine, les liens sociaux, les inégalités sociales, les rapports sociaux de sexe, l'éducation ou encore la famille. [...]
[...] On parle de socio- anthropologie L'anthropologie, la science de l'homme, rend compte de la diversité des cultures et de l'unité de l'esprit humain : les hommes sont égaux en dignité. Ce n'est pas l'anthropologie physique dont il est question ici. Cette dernière s'attache à l'étude des caractères somatiques de l'homme. Historiquement, la sociologie se réfère à l'étude des sociétés industrielles par des observateurs essentiellement occidentaux. Les sociologues étaient dans l'étude de leur propre culture, leur propre société. Au contraire l'anthropologie et l'ethnologie s'intéressait à la différence, au lointain, à l'ailleurs. Les choses ont changé. [...]
[...] Seule la notion de culture contrairement à la notion de société est strictement liée à l'être humain. Cette forme de communication proprement culturelle procède par échange non plus de signe mais de symboles, qui s'appuie sur l'élaboration d'activités rituelles afférentes à ces symboles. Les sociétés sont prises indéniablement dans le symbolique, qui est la nécessité absolu de mettre un sens sur le monde, sur le corps, sur la maladie, sur la mort. III - Un savoir indispensable aux futurs soignants Depuis plusieurs années, nous constatons combien la sociologie est importante pour ceux qui vont participer à des enjeux biomédicaux et sociaux complexes. [...]
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