L'insertion professionnelle des jeunes - publié le 30/11/2011

Résumé du document

Les statistiques officielles sont très claires : la situation actuelle du marché de l'emploi est extrêmement difficile pour les jeunes. Entre chômage, temps partiel et contrat à durée déterminée, les jeunes d'aujourd'hui ne peuvent plus espérer trouver un emploi dès la fin de leurs études et encore moins lorsqu'ils n'ont aucune qualification. Comment comprendre ce qu'il se passe quand on sait que les jeunes sont de plus en plus diplômés, ont de plus en plus d'expérience acquise lors de multiples stages ?
La génération de leurs parents se sent démunie devant un tel phénomène et on constate rapidement que l'entrée sur le marché de l'emploi s'avérait bien plus aisée, il y a de cela trente ans. Il nous faut alors examiner les causes de la dégradation de la situation. Nous le ferons en nous appuyant sur l'étude de Baudelot et Gollac, qui tente de déterminer les différents effets qui ont provoqué ce bouleversement de situation.
Face à un marché de l'emploi difficile, nous étudierons la réaction des parents de ces jeunes. Le plus souvent, ils mettent tous leurs espoirs dans l'école, tout en critiquant cette institution qui forme des jeunes de plus en plus diplômés, sans tenir compte de la situation du marché de l'emploi. La problématique de Baudelot et Establet est alors intéressante : ces diplômes, qui se démocratisent, sont-ils toujours un moyen d'ascension sociale ? Ne sont-ils pas devenus le seul moyen d'échapper à une vie de chômage ou d'emplois précaires ? Comment considérer la situation d'un jeune diplômé de l'enseignement supérieur, issu d'un milieu ouvrier, qui se retrouve à l'usine comme son père ? Les diplômes et les études sont-ils rentables ?
On en vient alors à s'interroger sur l'état de l'emploi il y a trente ans, et à le comparer au marché actuel. L'étude de cette évolution nous permet d'analyser les principales caractéristiques du marché de l'emploi, à la fois à l'aide d'études quantitatives et statistiques entre autres celle de Rougerie et Courtois, mais aussi d'études qualitatives comme celle de Baudelot et Establet. Cette dernière nous permettra d'adopter le point de vue des jeunes. Nous pourrons alors comparer l'opinion de sociologues comme Baudelot et Gollac avec celui, subjectif, de ceux qui subissent la situation, à travers l'étude «Une étape du passage à l'âge adulte : l'emploi qui compte ».
Le Minez, Roux et Zamora présentent, enfin, la situation des jeunes au sortir de leur vie étudiante, et analysent l'éducation sous un angle différent. Pour eux, la période de transition participe à une certaine logique, correspondant au style de l'enseignement français, où sont séparées la théorie et la pratique. Existe-t-il une classe de jeunes pour lesquels la période de transition reste un moment d'expérimentation, comme c'était le cas dans les années 1960 ? (...)

Extraits

[...] Elle permet également d'éclairer le problème de transmission entre les générations, puisque les fils des trentenaires de 1968 sont les trentenaires de 2008. Cet âge va donc permettre de faire une étude des stratégies individuelles, et voir en quoi le contexte familial et la formation a eu un impact sur la situation à 30 ans. Il est intéressant d'analyser l'interprétation du dos d'âne de la courbe des salaires en 1968, et le bouleversement qu'elle connaît ensuite. Jusqu'en 1975, année de la rupture, les entreprises favorisaient à la fois l'innovation apportée par les plus jeunes et l'expérience des plus âgées, refusant ainsi une discrimination par l'âge. [...]

[...] Enfin, nous avons choisi de parler en dernier de l'article de Baudelot et Gollac, parce qu'il mérite une attention particulière. En effet, cet article ne nous semble pas, comme celui de Le Minez, être un article que l'on pourrait définir comme totalement quantitatif. Selon nous, sa particularité est de venir éclairer un point important qu'a soulevé l'étude qualitative. En effet, l'étude qualitative, bien que très complète sur tout ce qui concerne le contexte économique des années 60 et 70, pêche par manque de rigueur. [...]

[...] En effet, dans une très belle conclusion, ils introduisent l'idée d'un SMIC culturel, symbole de la grandeur de l'Education Nationale française dans sa capacité à apporter à chacun un bon bagage théorique et, bien sûr, généraliste. Enfin, ils souhaitent démontrer le décalage qui peut exister entre un véritable conflit générationnel au niveau national, résultat du sort dont sont victimes les jeunes, avec un prétendu autre conflit générationnel entre parents et enfants, qui se révèle inexistant Plan La logique du livre est assez particulière puisque l'introduction ne présente pas les thèmes qui seront traités dans chaque section. La progression se fait logiquement, chaque chapitre justifiant le suivant, ordonnant ainsi l'argumentation d'une manière très analytique. [...]

[...] 291-299 Christian Baudelot et Michel Gollac Le salaire du trentenaire : question d'âge ou de génération Economie et statistique, n°304-305, p.17-35 Christian Baudelot, Roger Establet Avoir 30 ans en 1968 et en 2008, Seuil Catherine Rouderie, Jocelyn Courtois Une étape du passage à l'âge adulte : L'emploi qui compte Population, p. 1297-1328. La période de transition est définie comme celle qui va de la fin des études au premier emploi. Extrait p 83 de «Avoir 30 ans en 1968 et en 1998 de Baudelot et Establet. Parmi les jeunes d'entre eux considèrent que leurs parents les ont bien préparés à la vie (professionnelle). Le travail est décrit le facteur prinicpal pour être heureux par plus de 38% des moins de 35 ans. [...]

[...] Enfin, ils vivent un vrai décalage au moment où ils revenir dans leur milieu, d'autant plus dur qu'ils en sont sortis culturellement lors de leurs études. Dans un autre chapitre, le livre de Baudelot et Establet nous transmet l'idée actuelle d'un rendement décroissant des efforts en matière d'éducation. Le retournement de situation a lieu à tous les niveaux de l'échelle sociale. En haut de l'échelle, il n'existe plus aucune chance d'arriver à certains postes sans diplôme, et la concurrence est de plus en plus forte, même pour les diplômés. [...]