Il y a eu beaucoup de voyages d'étude de jeunes sociologues aux États-Unis après la Seconde Guerre. Il y a aussi l'implication des chercheurs américains en Europe, par exemple Lazarsfeld (auteur de "Les chômeurs de Mariental"). Après la guerre, il vient faire cours en France. Il enseigne l'application pratique des enquêtes statistiques. C'est une sociologie qui apparait comme très scientifique à l'époque. Il enseignera plusieurs années de suite à la Sorbonne. Il propose une organisation de la sociologie assez hiérarchique avec des personnes qui font l'enquête sur le terrain, d'autres qui les traitent et le sociologue au sommet qui analyse ce travail. Stœtzel, Friedmann, Crozier vont tous passer plusieurs années aux États-Unis soit avant la guerre soit juste après. Dans les "Cahiers Internationaux de Sociologie", on voit la traduction de nombreux articles publiés aux États-Unis. La sociologie américaine apparait aux jeunes comme une sociologie prestigieuse. En France, une grande partie des textes écrits juste après la Seconde Guerre s'appuient sur la statistique, elle parait à l'époque très légitime par rapport aux méthodes qualitatives. Cette tradition persistera assez longtemps, jusque dans les années 70. L'influence américaine est aussi passée par des financements, notamment le plan Marshall et qui a facilité les importations américaines, notamment culturelles, en Europe. Paradoxalement, ce sont des sociologues d'orientation plutôt marxiste qui utilisent des méthodes américaines, quantitatives, capitalistes.
[...] Les sociologues doivent apprendre à établir des échantillons. Une des personnes qui institutionnalisera ces méthodes est J. Stœtzel. C'est un grand promoteur des techniques d'échantillonnage. Les travaux du Centre d'Études sociologiques vont souvent démarrer de la même manière : qualification d'une population, établissement d'une hypothèse, vérification de l'hypothèse. L'usage de méthodes statistiques implique une éthique du travail. Ça oblige à construire un échantillon, à réfléchir à la méthodologie À partir des années 1950, l'INED va réaliser une série d'enquêtes sur le choix du conjoint (A. [...]
[...] Il cherche à faire une description sociologique de l'église. La sociologie est décrite par Le Bras comme une sociographie, elle est tournée vers l'action. On peut résumer cette attitude des sociologues français dans les années cinquante en disant qu'ils cherchent à décrire la société et améliorer des conditions de vie. On peut aussi dire que les sociologues cherchent à mesurer des choses qui sont mesurables (fréquentation de la messe en l'occurrence). Les catégories de la sociologie descriptive de Le Bras ont été reprises par nombre de sociologues. [...]
[...] Cette production de données devient rapidement un fond commun de la sociologie française. Il y a des débats sur les sondages entre Stœtzel et Gurvitch, mais aucun d'entre eux ne remet en question la production de données par le sociologue, c'est quelque chose qui est acquis Les méthodes issues de la psychologie. La psycho est une discipline solide, bien organisée. Les relations entre la sociologie et la psychologie au sortir de la Seconde Guerre sont constantes. Les institutions de la psychologie vont servir de lieux de ressource et d'accueil pour les sociologues. [...]
[...] L'héritage durkheimien se repère donc ici indirectement chez les sociologues français. M. Mauss souhaite étudier des faits sociaux totaux, un tout. Le but des sciences sociales était pour Mauss l'étude de l'homme total, des faits sociaux totaux. Ces notions continuent à être utilisées après la Seconde Guerre mondiale, notamment par Gurvitch et Friedmann. Comme ces sociologues cherchent à étudier la totalité, on ne peut pas dire que la sociologie française se recompose à partir de l'étude des individus, c'est une différence fondamentale avec la sociologie américaine. [...]
[...] En 1958, il ya une vingtaine d'enseignants de sociologie, en 1968 ils sont plus d'une centaine. La recherche sur contrat se développe, les différents ministères ont un besoin de connaissance concrète sur la société et ils vont financer des travaux sociologiques assez facilement. Les sociologues sont parfois perçus comme des déchiffreurs de tendances, ils apparaissent en concurrence avec les politologues, les économistes En 1965, Edgar Morin décrit les changements qui ont lieu dans la sociologie. Dans les années 50 les chercheurs sont un groupe hétéroclite, en 65 ils sont devenus des experts, intégrés dans la société Lecture de l'extrait du texte de Touraine sur le travail ouvrier aux usines Renault, a retenir : 1. [...]
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