Le débat sur les inégalités a été enrichi depuis une trentaine d'années par l'intrusion de la notion d'équité. Grosso modo, le problème ne serait pas la réduction en elle-même des inégalités, qui sont de toute façon insaisissables car multiformes, insurmontables car inhérentes aux structures de la société, et en partie justifiées lorsqu'elles résultent d'inégalités de compétences. L'objectif de la société devrait plutôt être de rendre la compétition sociale la plus équitable possible (en "égalisant les chances" de chacun dans cette compétition et de limiter les processus d'exclusion.
La lutte contre les inégalités est en outre justifiée lorsque les inégalités portent atteinte aux droits fondamentaux (comme la santé, l'éducation) (...)
[...] Ainsi, l'expérience des bébés Nobel aux États-Unis ou la multiplication des tests d'intelligence va dans le sens de la croyance de l'existence d'inégalités héréditaires. Déjà au XIXe siècle, H. Spencer faisait preuve de darwinisme social en estimant que les interventions de l'État visant à diffuser l'éducation étaient condamnables car elles risquaient de fausser la sélection sociale des plus aptes. E. Durkheim pense au contraire que les caractères génétiques sont très flous et que c'est l'histoire sociale de l'individu qui est déterminante. J.-J. Rousseau accepte aussi l'existence d'inégalités naturelles, mais il les considère bien marginales par rapport aux inégalités sociales. [...]
[...] Les analyses de la mobilité sociale concernent quasi systématiquement les hommes. Pourquoi ? On sait bien que la mère joue un rôle déterminant dans la socialisation et l'insertion professionnelle et sociale de ses enfants (selon son origine, ses diplômes, ses réseaux relationnels . Mais les cohortes (ensemble des individus nés la même année ; génération : ensemble des cohortes partageant un destin commun (guerre, crise . les plus anciennes qu'on peut étudier comportent de fortes proportions de femmes au foyer. [...]
[...] Le couplage des inégalités culturelles (rapport au corps, au système sanitaire . ) et économiques (revenus, conditions de travail . ) ont des conséquences dramatiques sur une partie de la population. Non seulement la consommation du système de santé est très inégale, mais cette inégalité se cumule aux autres pour réduire l'espérance de vie des membres des classes populaires : à 35 ans, un cadre peut espérer vivre 44,5 ans, un ouvrier 38. tableaux et 11 C ) La dynamique des inégalités et de la stratification sociale Inégalités et stratification sociale sont liées, nous l'avons déjà vu. [...]
[...] Anderson étudie le rapport entre le diplôme relatif et le statut social relatif du fils par rapport au père. Un fils ayant un diplôme plus élevé que son père devrait avoir un statut social plus élevé; or il n'en est pas toujours ainsi, d'où le nom de Paradoxe d'Anderson. Dans L'inégalité des chances, R. Boudon, reprenant cette analyse, souligne que le nombre de positions scolaires élevées augmente beaucoup plus vite que le nombre de positions sociales élevées ce qui entraîne mécaniquement une dévalorisation objective des diplômes scolaires sur le marché du travail. [...]
[...] L'interprétation de la table de recrutement (ou d'origine) On s'interroge sur l'origine sociale des individus. Par exemple, à l'intersection de la ligne Professions intermédiaires et de la colonne Professions intermédiaires des individus appartenant à la P.C.S. Professions intermédiaires ont un père qui appartenait à la même P.C.S. Par contre des individus appartenant à la P.C.S. Professions intermédiaires ont un père qui était ouvrier. Sa lecture met en évidence le fait que le recrutement d'une catégorie est assez diversifié alors que sa destinée est assez rigide. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture