L'illettrisme : causes et conséquences sociales

Résumé du document

L'illettrisme désigne l'insuffisance de maîtrise de la lecture, de l'écriture, du calcul. Il constitue un facteur grave d'exclusion, dans une société où l'écrit occupe une place importante. La maîtrise de la langue conditionne le destin scolaire et le destin social : sans elle, il ne peut y avoir d'entrée dans le monde de l'écrit, donc dans la société moderne.

Extraits

[...] Alors qu'une campagne de sensibilisation du grand public à ce fléau, avec un numéro d'appel permettant de solliciter une aide pour les personnes en difficulté, a été lancée par l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (http://www.anlci.gouv.fr/ on assiste parallèlement à une stigmatisation de l'illettré, érigé en modèle de ce qu'il ne faut pas être ou ne pas devenir, assimilé aux personnes indigentes, voire violentes, symbole d'échec scolaire et social, mais également professionnel et personnel. [...]

[...] L'ILLETTRISME L'illettrisme désigne l'insuffisance de maîtrise de la lecture, de l'écriture, du calcul. Il constitue un facteur grave d'exclusion, dans une société où l'écrit occupe une place importante. La maîtrise de la langue conditionne le destin scolaire et le destin social : sans elle, il ne peut y avoir d'entrée dans le monde de l'écrit, donc dans la société moderne. Les bases de cette société la démocratie, l'économie de marché sont en effet fondées sur l'écriture et la lecture. L'illettrisme soulève la question de la participation sociale, économique, politique, culturelle des personnes en difficulté face aux écrits. [...]

[...] Pour autant, ces méthodes ne constituent pas une réponse au problème dans son ensemble. Plus que l'exclusion, l'illettrisme entraîne la dépendance vis-à-vis d'autrui (famille, travailleurs sociaux ou associations). Sans aucune assistance, et malgré les compensations auto-créées, le risque d'exclusion est important. Bernard Lahire, dans L'invention de l'illettrisme (1999), insistait par ailleurs sur la nécessité de rompre la fatalité de l'illettrisme, par la possibilité d'acquérir, même tardivement, les savoirs de base . En 1999, Marie -Thérèse Geffroy dressa un bilan de la politique de lutte contre l'exclusion. [...]

[...] L'apprentissage de la langue française et de l'écrit n'est pas immédiat et n'est pas toujours une priorité pour ces familles. L'école compense en partie ces déficiences en donnant aux jeunes enfants les bases du français, pouvant inciter ensuite les parents à s'y mettre également. Il peut par ailleurs y avoir des corrélations entre difficultés de lecture et troubles auditifs ou visuels mal soignés, faisant apparaître une corrélation entre misère économique et déficit de soins, malgré le remboursement et la couverture mutuelle universelle. [...]

[...] Ce rapport mit en évidence le caractère intergénérationnel de l'illettrisme, qui s'auto-entretient avec un comportement parental contraire aux intérêts de l'enfant. Le problème de l'illettrisme fut officiellement reconnu en France en 1984, avec la création du Groupe permanent de lutte contre l'illettrisme le GPLI suivi par la publication d'un rapport au Premier ministre sur le sujet. Les efforts de lutte furent plus précoces au Royaume-Uni, où un grand mouvement de lutte contre l'illettrisme fut lancé dès 1972 avec la création d'une agence gouvernementale et des actions médiatiques. [...]