Dans les médias, la sociologie semble être quelque chose de compliqué pour dire des choses simples et connues de tous. Elle est donc présentée comme un savoir à la fois obscure et compliqué, mais anodin puisqu'elle affirme au terme de raisonnements complexes et tortueux des données d'évidence.
La sociologie est décrite comme une discipline scientifique portant sur l'étude des faits sociaux humains. Elle est souvent réduite à ses techniques d'enquête, ses outils de travail et surtout, l'analyse des statistiques. Par là est exprimée la volonté sociologique de rendre compte du plus grand nombre.
On dit aussi que la sociologie est une science de la société voire un discours sur la société ou une science de l'action. Enfin, on la décrit aussi comme étant une forme de critique de la société par la mise en cause systématique de ses modes de fonctionnement. Ce n'est pas seulement une étude de chiffres. Il ne faut pas confondre les moyens avec l'objectif. Le travail sociologique précède le recueil du matériau et se poursuit après recueil des informations.
L'importance donnée aux sondages et aux statistiques se trouve en relation avec trois éléments importants : la valorisation de la démocratie dans une vulgate de l'opinion publique (construction sociale et non un fait existant en soi), la place donnée au marché dans notre société (cherche à tout savoir des personnes) et l'importance des médias (essaient de toucher l'être de son public collectif en l'individualisant).
Aussi, les statistiques ne veulent rien dire en elles-mêmes. Elles sont une construction dont les résultats sont influencés par la manière dont elles sont composées et dont le sens se constitue dans un processus d'interprétation. Elles n'ont de sens que dans un contexte.
La sociologie n'est pas un travail social ou une pratique normative. Face à l'intervention sociale, la sociologie constitue seulement un effort de compréhension. La sociologie s'intéresse avant tout aux comportements « normaux ». Elle se refuse tout jugement moral ou toute évaluation en terme de justesse ou de correction sociale. La seule « norme » qu'elle peut admettre est une normalité statistique, c'est-à-dire une place dans une distribution moyenne des comportements.
La sociologie n'est pas action dans le monde ou dans la société, mais étude de celle-ci et compréhension de son fonctionnement. Elle a prioritairement une démarche d'analyse de la société et de ses composantes. Cela permet une action informée.
La sociologie ne veut dès lors pas juger. La sociologie permet la manipulation autant que la compréhension, elle est source d'une action efficace autant que d'un refus de faire. Le sociologue, dans sa pratique, ne désire pas agir. Cela ne l'empêche pas de s'interroger sur l'usage social qui peut être fait de son travail. C'est une question éthique.
La sociologie n'est pas orientée politiquement. Prétendre que la sociologie, dans les faits, est neutre, semble une exagération : elle est ce qu'en feront les sociologues. Par nature, elle n'est pas idéologique. Elle ne maîtrise pas l'usage fait de son travail ni les moyens qui servent à son développement.
Les sociologues ne sont d'accord que sur une chose, la difficulté de définir la sociologie. La sociologie est ce que font les sociologues. La sociologie est relative à la conscience de la société (Durkheim) par opposition à une conscience de l'individu. Elle ne s'arrête donc pas à une intuition, mais cherche à atteindre la nature de la réalité sociale. La sociologie répond en effet à une demande : donner à la société humaine un cadre structurel, voire même un projet global.
[...] Une sociologie des organisations. Parler des organisations fait référence à deux choses : le caractère formel de l'objet étudié et la pérennité dont il jouit. Une organisation est quelque chose dont l'existence est régie par des règles formalisées et dont la frontière est formellement posée. De plus, la fondation d'une organisation est, elle aussi, régie par une certaine formalisation. Cette idée de formalisation se retrouve, enfin, dans le déploiement temporel de l'organisation (fin formellement définie). Les organisations existent car elles soulagent l'entrepreneur dans une série de dimensions de la négociation sur un marché. [...]
[...] Techniques d'analyse et de recueil de données. Toutes les techniques de recueil et de traitement ont un objectif unique : résumer la masse d'informations obtenues sur le réel par observation ou expérience en une série plus maîtrisable de données, construites mais maniables. Cette technologie de la recherche se découpe en trois moments spécifiques. La constitution du matériau. Les matériaux recueillis sont divers car ils consistent avant tout en parties de la réalité sociale. On met le sens général et endogène de la réalité en lumière. [...]
[...] Le travail qu'effectue Boltanski est totalement sociologique. Il interroge la logique sociale. Il fait de la sociologie générale bien que son sujet soit au cœur de la sociologie du travail. Comment se constitue un groupe social et comment une agrégation d'individus ainsi composée en arrive à déployer une action spécifique ? Il s'intéresse donc à la coordination interindividuelle, mais portant moins sur la réalisation d'une action que sur celle du groupe lui-même à travers des actions. Le souci porté sur la coordination des actions est aussi rencontré chez Crozier. [...]
[...] Toutefois, le travail de Crozier dépasse la simple description. Il tente à partir de cette description de mettre sur pied un modèle théorique de la bureaucratie. Pour Crozier, ce que toute organisation cherche à éviter est l'incertain. Cela remettrait en cause les équilibres créés. Pour réduire cette incertitude (venant de l'environnement et de la structure ellemême), l'organisation bureaucratique met deux éléments en place : Formuler des règles impersonnelles : elles doivent prévoir toutes les situations, permettant ainsi de protéger les membres de l'organisation de l'arbitraire des relations humaines. [...]
[...] L'individu est ici aliéné et n'arrive pas spontanément à la conscience de ce qu'il vit, étant plus porté par ses capitaux qu'il ne les utilise. L'homme n'est que l'incorporation d'une société qui le dépasse. Pour Bourdieu, la mission de la sociologie est de subjectiver l'objectif et d'objectif et d'objectiver le subjectif. Puisqu'il est impossible d'arriver à une situation de neutralité par rapport à son objet, il est essentiel que le chercheur présente son cadre d'analyse et sa conception de la discipline. Cela permet la cumulativité des productions de la discipline. [...]
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