Culture, ethnologie, projet interculturel, sociologie, universalisme, société française, particularisme
L'invention du concept scientifique de la culture va émerger dans le courant du 19e siècle. Elle va émerger avec le développement d'une démarche positiviste au sujet de l'humain et de la société. C'est dans le cadre de cette démarche positiviste que vont être créées l'ethnologie et la sociologie comme disciplines scientifiques. C'est pour penser l'humain, que le concept de culture va émerger.
Cependant, les fondateurs de l'ethnologie vont donner à ce concept un contenu principalement descriptif. Ils ne vont pas dire ce qui est ou ce que doit être la culture, mais ils vont la décrire telle qu'elle leur apparaît dans les sociétés humaines.
Le développement de ce concept de la culture ne va pas se faire de la même manière dans les divers. Il va avoir un succès inégal selon les pays où va apparaître, où va se développer l'ethnologie, la sociologie. Comment interroger le projet interculturel de manière critique et historique ?
[...] Deux perspectives qui vont permettre d'interroger la notion de culture Une première définition universaliste de la culture est faite par Edward Burnett Tylor. La culture ou civilisation désigne, pris dans son ethnologique le plus étendu, tout complexe qui comprend la connaissance, les croyances, l'art, la morale, le droit, les coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par l'homme en tant que membre de la société. On voit dans cette définition une hésitation entre culture et civilisation qui est caractéristique des débats ayant lieu à son époque. [...]
[...] Si Taylor s'intéresse à la culture, Boas s'intéresse aux cultures. Il part néanmoins de la définition de Edward Burnett Tylor tout en étant critique des théories évolutionnistes. Dans cette perspective, il va surtout être critique du comparatisme, la démarche comparative, de comparer les cultures parce que selon lui, il y a peu de chances de découvrir des lois générales du fonctionnement ou de l'évolution des cultures. Il est connu pour avoir renversé le concept de culture. C'est le premier à critiquer le fait qu'on puisse imposer un modèle culturel à une autre culture. [...]
[...] La France est le pays qui a vu l'apparition de la sociologie comme discipline scientifique. Cela va avoir comme conséquence un retard dans la constitution de l'ethnologie française et de l'ethnographie. Elles vont devenir des branches de la sociologie. La sociologie s'intéresse aux phénomènes sociaux qui sont en concurrence avec les phénomènes culturels. À cette époque-là, la culture renvoie à la pensée, aux élites cultivées. Le terme civilisation est utilisé car les sociologues et les ethnologues sont très imprégnés par l'universalisme abstrait, l'idée du positivisme des Lumières. [...]
[...] Ce modèle particulariste est aussi appelé modèle de juxtaposition et de tolérance. À travers ce modèle, l'idée ici est par exemple d'accepter tout le monde. Cependant, ils sont acceptés tant qu'ils restent étrangers, c'est-à-dire tant qu'ils n'ont rien à voir avec moi. Dans ce cadre-là, il n'y a pas besoin de recourir à l'idée d'intégration. Ce qui donne à voir une sorte de représentation du monde, de la société sous forme de puzzle. Cette tendance à promouvoir la différence peut générer autant d'inégalités, etc qu'un modèle universaliste. [...]
[...] Un monde qui dès lors ne considère pas les individus indépendants les uns des autres. Chaque individu est relié à d'autres individus. Cette autre est destinée à devenir comme moi. Cette idée est intéressante tant qu'on n'impose pas l'uniformisation, l'homogénéité. Le risque est que poussé à l'extrême, ce modèle conduise à un rejet de ce qui n'est pas conforme à l'ordre établi. Il peut conduire aussi à une forme d'indifférence par rapport aux singularités. Il n'est pas étonnant que ce soit dans une perspective universaliste qu'émerge des concepts politiques comme l'intégration, l'assimilation. [...]
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