Bien que le terme de sociologie ne soit apparu avec Auguste Comte qu'au milieu du 19iè siècle et que la sociologie ne doit devenue une discipline reconnue dans le champ universitaire qu'au début du 20iè siècle, la démarche et l'interrogation sociologiques se sont constitués dès le 18iè siècle.
Comment des individus libres et autonomes peuvent-ils constituer une société cohérente ? Comment les innombrables actions individuelles guidées par une grande diversité de besoins et d'intérêts ne débouchent-elles pas sur le chaos mais produisent une certaine organisation sociale ? (...)
[...] Elle inspire néanmoins toutes les réflexions des penseurs sociaux du siècle suivant. Cependant, deux auteurs du 18iè siècle ont pu être considérés comme des précurseurs de la sociologie : Montesquieu, avec sa volonté de trouver un esprit des lois une sorte d'état social qui fon les régimes politiques avec sa vision relativiste sur la société de son temps, ouvre la voie à une analyse sociologique de l'Etat, et Condorcet, dans son Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain (1795), donne une vision du changement social qui va inspirer des auteurs aussi différents que Comte et Marx. [...]
[...] On reproche à la théorie fonctionnaliste de ne voir dans la société qu'un système normatif qui s'impose aux individus et de ne pas prendre en compte conflits et changements sociaux. Trois courants majeurs vont participer à cette offensive : l'individualisme méthodologique, appliquant un modèle de rationalité instrumentale aux comportements sociaux, analyse les phénomènes macro sociaux comme étant la résultante de comportements agrégés ; l'interactionnisme symbolique, s'appuyant sur l'héritage des nombreux travaux de l'école de Chicago, réintroduit aussi l'acteur social mais en partant du sens que celui-ci donne à ses actions dans une inter-action avec les autres ; enfin, différents sociologies critiques (par exemple, en France, Pierre Bourdieu avec le structuralisme génétique) insistent sur les effets de domination matérielle et symbolique et sur la dynamique des conflits au cœur du système social. [...]
[...] L'importance accordée au progrès et à la science comme facteur explicatif de l'évolution sociale est caractéristique de sa pensée. Ces visions, sources d'inspiration pour différentes écoles sociologiques, ne relèvent toutefois pas de la sociologie proprement dite dans la mesure où leurs auteurs fournissent plus des réflexions générales proches des philosophies de l'histoire que des grilles d'analyse des sociétés réelles Les Fondateurs La sociologie devient une discipline scientifique autonome entre 1880 et 1910 dans tous les grands pays développés (essentiellement Allemagne, France, Angleterre, Etats-Unis, Italie, Scandinavie, ) et la diversité des configurations institutionnelles et universitaires de chaque pays explique l'apparent éclatement des théories et pratiques : en France avec Emile Durkheim et ses disciples (Marcel Mauss, Célestin Bouglé, Maurice Halbwachs, François Simiand) mais aussi avec Gabriel de Tarde ; en Allemagne avec Max Weber, Ferdinand Tönnies, Georg Simmel ; en Angleterre avec Herbert Spencer, en Italie avec Vilfredo Pareto ; aux Etats-Unis avec l'école de Chicago. [...]
[...] Durkheim cherche d'abord à fonder la sociologie en tant que discipline autonome et à vocation scientifique. Pour cela le sociologue doit construire un objet d'étude propre, le fait social qu'il définit comme manière d'agir, de penser, de sentir caractérisée par son caractère extérieur à la subjectivité individuelle et qui s'impose à chacun comme une contrainte généralement intériorisée. Pour étudier les faits sociaux, il faut d'abord se départir des prénotions que nous véhiculons spontanément sur le monde social et traiter ces faits sociaux objectivement, comme des choses L'explication des faits sociaux doit être recherchée dans d'autres faits sociaux et non dans des faits construits par d'autres sciences (psychologie, biologie, économie, ) ; l'explication consiste à mettre au jour des causes et les fonctions remplies par le phénomène étudié. [...]
[...] Comment des individus libres et autonomes peuvent-ils constituer une société cohérente ? Comment les innombrables actions individuelles guidées par une grande diversité de besoins et d'intérêts ne débouchent-elles pas sur le chaos mais produisent une certaine organisation sociale ? Ces questions fondatrices, au cœur de la recherche et de la pensée philosophique des Lumières, ont conduit plusieurs penseurs du 17iè siècle et surtout du 18iè siècle à étudier ce qui produit une certaine cohérence sociale dans le fonctionnement des sociétés. [...]
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