Née entre 1978 et 1994, la génération Y récence près 13 millions de personnes, soit 20% de la population française. Elles sont aujourd'hui âgées de 14 à 30 ans, et composent la génération qui suit la « Génération X », personnes nées entre 1965 et 1977. Le terme « Génération X » fut utilisé pour décrire une génération qui n'a pas su trouver ses repères contrairement à ses rebelles de parents qui sortaient de la Seconde Guerre mondiale et qui révolutionneront le monde. Plus nombreux que leurs aînés, on nomme parfois cette génération : la génération des Echo-boomers, ou Millenium génération ou encore génération WWW.
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Les jeunes nés après 1980 ont grandi dans un contexte de crise économique et de chômage structurel. Leur approche du travail s'est construite progressivement en s'appuyant sur ce contexte de précarisation de l'emploi. En parallèle, leurs parents ont eux connu une toute autre situation d'expansion économique voire de plein-emploi.
Il n'est donc pas surprenant que ces jeunes n'aient pas la même approche du travail et n'aient pas construit leurs identités autour des mêmes valeurs que leurs aînés. Le travail est donc de moins en moins considéré comme une fin en soi pour cette nouvelle génération et davantage comme le lieu d'expression d'autres valeurs tout aussi fondamentales.
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En réponse à un contexte d'incertitude permanente, les jeunes ne construisent plus leur existence sur des projections à long terme, mais au contraire, privilégient le présent, l'immédiateté, le concret, le tangible, le pragmatique, pour l'individuel ou le cercle de proximité au détriment du collectif. De nombreux exemples illustrent d'ailleurs le développement d'un sentiment communautaire puissant chez les jeunes, qui cultivent leurs réseaux et forment des tribus. L'épanouissement personnel immédiat est finalement l'ultime critère pour juger la réussite d'une vie chez ces nouveaux jeunes.
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Cet épanouissement est intrinsèquement lié à la notion de liberté. Cette liberté à son tour induit une grande mobilité chez les jeunes, et explique leur désir de bouger davantage. L'exemple des marques reflète bien cet état d'esprit : les jeunes sont extrêmement volatiles, ils se désengagent vis-à-vis des marques « classiques » qu'ils trouvent souvent « dépassées », et préfèrent les marques très jeunes, même si elles ne durent pas. Ce sont eux qui créent le changement passant de l'une à l'autre sans aucun regret. La nouvelle génération est donc particulièrement à l'aise dans le changement, elle s'épanouit dans l'ambigüité et l'incertitude ; des environnements où les générations précédentes ne sont en revanche pas du tout à l'aise (...)
[...] Il est alors vain pour l'entreprise de chercher à les garder avec les méthodes d'antan, en d'autres termes avec de l'argent et des promotions Une vision mitigée de l'entreprise Même si les entreprises peuvent se féliciter de l'opinion générale que les jeunes diplômés ont à leur sujet (bonne dans 78% des cas), il n'en demeure pas moins que leurs politiques sociales sont sévèrement critiquées. En effet, le plus gros reproche que font les jeunes diplômés aux entreprises, c'est la façon dont elles traitent leurs collaborateurs. Un jeune diplômé sur deux critique les politiques sociales déficientes, que ce soit les profits énormes des entreprises au détriment de leurs employés, une rémunération insuffisante ou encore le fait qu'elles ne donnent pas leurs chances aux jeunes diplômés. Ils ont le sentiment que les sociétés ne se préoccupent pas assez de leurs salariés, et encore moins d'eux-mêmes. [...]
[...] Il s'agit de faire ses propres erreurs, de tracer sa propre voie, pour que les valeurs de l'individu se dévoilent lors de la confrontation avec la réalité, et non des principes enseignés. Ils mettent l'accent sur le parcours plus que sur l'arrivée, sur le mouvement plus que sur la stabilité, sur l'interrogation plus que sur la certitude Un modèle familial différent Le modèle familial a lui aussi changé, l'enfant qui était jadis au centre d'un tout est désormais au centre de l'attention des adultes ; il est l'enfant du désir. La famille ainsi, a perdu de son statut d'institution contraignante. [...]
[...] Les jeunes diplômées sont très attirées par les deux premières filières. Les hommes privilégient l'industrie aéronautique et la défense, l'énergie, les constructeurs et équipementiers automobiles, les services aux entreprises et enfin l'industrie informatique. L'APEC[1] (Association pour l'emploi des cadres) s'est intéressée aux comportements des ingénieurs lors de leurs deux premières années d'expérience professionnelle : ils exigent de leur entreprise, avec laquelle ils instaurent une relation donnant-donnant une réponse concrète à leurs attentes. Quitte à aller voir ailleurs dans le cas contraire. [...]
[...] Elle laisse place à d'autres attentes comme l'intérêt des missions, l'ambiance de travail, ou les perspectives d'évolution. En effet, parmi les valeurs prônées par les jeunes diplômés, il y a tout d'abord la volonté d'enrichir sa personnalité, de donner le meilleur de soi, d'approfondir sa connaissance de soi et des autres. C'est aussi l'occasion de prendre des initiatives, de rencontrer des gens, d'avoir le sentiment de réussir quelque chose, de prendre des responsabilités, et d'utiliser ses capacités dans un travail qu'ils considèrent intéressant. [...]
[...] Finalement, tous ces constats se rapportent à une seule et même revendication de la part des jeunes diplômés, celle de se voir respectés et pleinement reconnus dans le monde du travail. Pour attirer les meilleurs éléments chez eux et les garder, les entreprises devront apprendre à mieux cerner les attentes et les désirs de cette nouvelle génération de collaborateurs, lui tenir un discours plus transparent, plus cohérent, et redonner un coup de neuf à leurs procédures de gestion des carrières Des profils types Après avoir analysé la génération Y dans sa globalité et nous être intéressés aux répercussions visibles du comportement de cette génération dans le monde de l'entreprise, nous allons tenter de dresser des profils types sur deux classes de populations : jeunes diplômés d'écoles de commerce versus jeunes diplômés d'écoles d'ingénieurs. [...]
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