Le terme sociologie est dû à Auguste COMTE (1798-1857) qui l'a forgé en 1838 pour le substituer à l'expression « physique sociale » utilisée jusque-là. Il est forgé à partir de deux racines, l'une latine, socius ou compagnon, l'autre grecque, logos ou pensé. La sociologie est donc le « pensé du social », c'est-à-dire la réflexion et l'étude sur le ou les groupes. Elle est l'étude des faits sociaux humains que l'on appréhende dans leur globalité : en ce sens, elle se distingue de la psychologie. C'est une « science sociale » qui étudie les hommes qui vivent en société et leur action par rapport au contexte social.
La sociologie est une science qui se veut positive. Il lui faut des règles d'analyse et des hypothèses avec, en principe, une neutralité dans l'observation : pour le sociologue, tout est normal, rien n'est pathologique. La sociologie part des conduites, les décrit, les interprète pour les comprendre sans aucun jugement de valeur ou moral. C'est une discipline cumulative : les sociologues se servent de ce qu'ont fait leurs prédécesseurs pour éclairer leurs analyses.
Le champ de la sociologie est très vaste : il aborde les questions générales, les mécanismes, l'objet, l'interaction et, en principe, encore une fois, le sociologue doit prendre de la distance par rapport à ses intérêts ou à ses engagements.
[...] MARX met aussi au point le concept d'aliénation qui est une des caractéristiques du système capitaliste. À la différence du compagnon qui exerçait librement son métier, l'ouvrier est aliéné pour quatre raisons : - Il est étranger au produit de son travail qui est exproprié au profit du capitaliste - Il est contraint, car l'organisation du travail lui est extérieure et ne lui laisse aucune autonomie - Il est isolé de la communauté, car la concurrence des ouvriers sur le marché du travail isole les individus - Il est séparé des autres aspects de son existence, le travail étant devenu un simple moyen de subsistance : l'homme au travail devient un être distinct de l'homme tout court. [...]
[...] Ceci dit, MARX sort parfois de l'holisme. En effet, il avance une définition des lois sociales qui est proche de celle de SMITH : c'est la loi du marché qui prime et elle s'impose aux acteurs individuels. Il reste malgré tout essentiellement matérialiste et déterministe. Il considère, en s'inscrivant d'ailleurs dans les perspectives évolutionnistes de son temps, que les modes de production se succèdent et vont inéluctablement vers le communisme moderne sous l'action du moteur qu'est la lutte des classes. [...]
[...] Comme beaucoup d'autres à son évoque, COMTE diagnostique une crise profonde de la société occidentale. Afin d'y remédier, il entend se consacrer à une tâche de réformateur scientifique et s'attelle à une œuvre fondatrice pour les sciences sociales, celle qui consiste à élever la politique au rang de science. De manière à résoudre la crise sociale, COMTE ne milite pas pour un retour de l'histoire sur elle-même, ni pour une transformation du monde par l'action pratique, comme les socialistes, par exemple. [...]
[...] Phénomène irréversible des sociétés démocratiques, cette égalisation des conditions correspond à la suppression des distinctions d'ordre ou de classe, à la fin de l'hérédité des positions sociales et à la possibilité donnée à tout un chacun d'accéder à toutes les professions, à toutes les dignités et à tous les honneurs. L'objectif des analyses de TOCQUEVILLE est de comprendre comment cette uniformité croissante des conditions de vie peut être compatible avec la liberté. TOCQUEVILLE considère que les sociétés démocratiques peuvent être libérales ou despotiques (cf. comparaison entre la France et les États- Unis). [...]
[...] Cette démarche est déjà celle des sociologues contemporains. Entre ARISTOTE et le XVIIIème siècle, la démarche platonicienne est délibérément choisie : SAINT AUGUSTIN (354-430) construit ainsi la Cité de Dieu, tout comme Thomas More (1480-1535) bâtit son Utopie. Les Lumières MONTESQUIEU (1689-1755) est, à plusieurs égards, le premier à faire œuvre de sociologue. Dans les considérations sur la grandeur et la décadence des Romains, il cherche à comprendre comment une civilisation grandit, arrive à son apogée et meurt. Il pose ce problème dans des termes de sociologie historique en essayant, non de se borner à décrire, mais de comprendre l'esprit des règles que la société impose aux hommes. [...]
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