Les étudiants, un groupe homogène ou hétérogène dans ses pratiques lectorales ?

Résumé du document

Pour la quasi-totalité des étudiants, les institutions scolaires (universités, écoles, lycées...) sont un moyen d'accéder à un emploi. En effet, la démocratisation scolaire entrainant la massification de l'enseignement a provoqué à son tour une dévaluation des diplômes. Pour cela, les étudiants ont conscience de devoir faire des études plus longues, plus poussées et se doivent de réussir mieux que les autres.

De par leur statut même d'étudiant, ils sont obligatoirement des lecteurs. C'est un instrument de travail nécessaire dans la réussite des examens. C'est pourquoi ils vont devoir se procurer, se faire prêter ou bien encore consulter les lectures dont ils ont besoin. De plus, ces lectures sont pour la plupart prescrites par les professeurs qui les indiquent dans des bibliographies. Les étudiants ont ainsi accès à des références qui semblent indispensables pour une bonne compréhension des cours et donc pour une meilleure réussite aux examens.

Extraits

[...] Le rôle des parents est également un élément primordial dans les pratiques lectorales des étudiants, puisque ce sont eux qui vont être les premiers à permettre la familiarité au livre. En effet, pour deux étudiants sur dix l'apprentissage de la lecture s'est fait par le biais d'un membre de leur famille, ce qui leur inculque une certaine familiarité face au livre. De plus, le fait de disposer d'une bibliothèque familiale renforce plus encore cette proximité, par ailleurs 80% des étudiants en possédaient une. [...]

[...] Nous avons d'ailleurs vu dans la première partie que l'hétérogénéité du groupe étudiant tenait dans la différence de leur mode de vie. Ainsi, nous pourrions penser que les étudiants habitant chez leurs parents disposent de plus de temps que les indépendants, puisqu'ils n'ont pas toujours les mêmes contraintes comme les courses, le ménage, etc. Nous pouvons transposer l'analyse sur les journées types des étudiants que V. Erlich a développée dans Les nouveaux étudiants de 1998, pour obtenir des éléments de compréhension du mode de vie des étudiants. [...]

[...] Pour appuyer cette réflexion, l'enquête sur les bibliothèques parisiennes citée précédemment nous dévoile que 51% des étudiants vont à la bibliothèque publique d'information (BPI) vont dans une bibliothèque municipale vont à la bibliothèque Sainte- Geneviève (bibliothèque encyclopédique et interuniversitaire) vont dans des bibliothèques universitaires autres que la leur vont à la bibliothèque nationale de France (BNF) et enfin fréquentent les centres de documentation et d'information (CDI). De par ces résultats, nous pouvons confirmer que les étudiants utilisent davantage les bibliothèques pour leurs travaux plutôt que pour leurs loisirs. De plus, cela vient renforcer ce que nous avons exposé précédemment, à savoir que les lectures universitaires prônent sur les lectures loisirs. [...]

[...] Sachant que le cursus des prépas est très rapide, nous pouvons supposer que la motivation des étudiants est plus grande que celles des étudiants en faculté qui arrivent plus difficilement à se projeter dans le monde professionnel. De plus, l'encadrement diverge totalement avec la mise en place de devoirs surveillés réguliers par exemple en prépa. Ceci va en quelque sorte obliger ces étudiants à lire davantage pour s'améliorer. En ce qui concerne la lecture de bandes dessinées, le rapprochement des scientifiques avec la tête populaire semble se confirmer. En effet des étudiants en lettres et sciences humaines déclarent lire des BD contre des étudiants en science et technique. [...]

[...] Personne n'est sans savoir que de nouveaux supports de lecture sont en pleine émergence, tels que la lecture sur écran et la presse gratuite. Il ne faut donc pas tomber dans le piège d'associer uniquement lecture et livre. Ajoutées à ces nouveaux supports de lecture, d'autres façons de lire s'imposent aujourd'hui. Il s'agit de lectures rapides, parcellaires, fragmentaires, discontinues, documentaires, etc. Ceci est d'autant plus vrai pour les encyclopédies, les lectures utilitaires, les ouvrages didactiques, etc. (C. Horellou-Lafarge et M. Segré). [...]