Espace, genre, géographies féministes, sciences sociales, relations sociales, catégorisation binaire, groupes sociaux, dynamique sociale, différence physique, représentations, féminisme, système de dominance, mobilisations féministes
Dans le domaine des sciences sociales, le concept de genre englobe les relations sociales liées au sexe et la construction sociale des différences entre les sexes. Plutôt que de se limiter à des termes tels que "sexe" ou "différence sexuelle", qui font référence à la biologie, le concept de genre met en évidence que les disparités entre hommes et femmes, de même que les caractéristiques attribuées au féminin et au masculin, ne reposent pas sur une base naturelle, mais sont le résultat d'une construction historique et d'une reproduction sociale. Cette construction émerge à travers la socialisation et l'éducation différenciées des individus (Marianne Blidon, hypergeo.eu).
[...] Cette division précoce est intégrée dès la petite enfance. Cette grille d'analyse s'applique également à l'appropriation et à la répartition des espaces domestiques (Collignon, Staszak, 2004), aux usages des plages et à la représentation corporelle balnéaire (Barthe-Deloizy, 2003), ainsi qu'à la vulnérabilité des femmes dans les espaces publics (Lieber, 2008). Enfin, le genre ne se limite pas uniquement à être une structure sociale entre les sexes, mais il constitue également un système de signification qui structure les catégories de pensée en termes d'oppositions symboliques majeures (sensibilité/rationalité, faiblesse/force, concret/abstrait). [...]
[...] Sans chercher à résumer l'entièreté de la "troisième vague", une notion prend particulièrement de l'ampleur (et suscite de vifs débats) : l'intersectionnalité, un terme mis en avant par la juriste américaine Kimberlé Crenshaw en 1989. Ce concept met en lumière l'interdépendance des différentes formes d'oppression : elles s'entrecroisent ("intersection") et se réinventent mutuellement. Il devient donc crucial de les analyser avec finesse, en particulier pour saisir comment la domination se déploie entre classe sociale, genre, race, orientation sexuelle, etc. Cette idée trouve des équivalences en France, notamment à travers la notion de "consubstantialité des rapports sociaux" développée par la sociologue féministe Danièle Kergoat. [...]
[...] Ce mouvement englobe plusieurs pays. En France, par exemple, les femmes sont légalement considérées comme mineures, placées sous la tutelle directe et légale des hommes (pères, maris, etc.), et sont privées du droit de vote dans de nombreux pays. Globalement, ce combat vise à mettre fin à la relégation à la sphère privée pour s'affirmer dans l'espace public. L'une des mobilisations emblématiques de cette "première vague" est le mouvement pour l'obtention du droit de vote, également désigné sous le terme péjoratif et moqueur de "suffragettes", en particulier au Royaume-Uni. [...]
[...] Le climat politique des années 1960, abordé précédemment, crée un environnement propice à la renaissance des revendications et du mouvement féministes. Aux États-Unis, les médias parlent alors d'une "second wave", une deuxième vague, bien que cette expression ne soit pas couramment utilisée en France à ce moment-là. Dans l'ensemble, cette deuxième vague constitue une étape d'approfondissement des revendications et des théories féministes : "La première vague portait sur les droits, la seconde sur la libération ; la première croyait en la transformation juridique de la condition féminine, la seconde en une révolution des mentalités et des consciences" (Christine Bard, historienne). [...]
[...] L'homme le plus opprimé peut opprimer celle qui est sa femme. Elle est la prolétaire du prolétaire même." La "première vague", qui prend son essor à la fin des années 1860 et atteint son apogée au tournant du siècle, avant de s'atténuer durant l'entre-deux-guerres, s'inscrit dans le contexte de la démocratisation des sociétés occidentales. Cette période se concentre principalement sur la quête de droits civils et politiques équivalents à ceux des hommes. Au début du XXe siècle, les organisations féministes se multiplient, bien que leurs racines remontent aux années 1860. [...]
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