Qu'est-ce qui justifie l'utilisation de l'enquête (par questionnaire ou entretien) face aux différentes autres modalités d'action ? Les sources documentaires qu'on aurait besoin de réunir n'existent pas toujours. L'observation directe est longue, impossible si l'on veut faire un travail à grande échelle, et elle ne permet pas d'observer n'importe quelles conduites. L'expérimentation pour étudier des groupes dans un cadre naturel est difficile car les situations sont complexes et les facteurs à prendre en compte, multiples.
On se tourne donc vers la méthode d'enquête : on questionnera des sujets pour avoir des indications sur les tendances générales et le rôle de différents facteurs. L'enquête peut donc pallier l'impossibilité d'utiliser les autres méthodes de recherche. Mieux encore, elle permet de disposer d'informations inaccessibles par les autres méthodes : « si l'on veut savoir ce que pensent les gens ; quelles ont été leurs expériences et ce qu'ils se rappellent ; quels sont leurs sentiments et leurs motivations ainsi que les raisons de leurs actions, pourquoi ne pas leur demander ? » (G. W. Allport).
Ainsi se dessine un champ d'étude privilégié pour l'enquête : opinions, attitudes, croyances, perceptions, expériences ou comportements impossibles à connaître autrement qu'en posant des questions.
C'est l'énoncé du problème qui nécessite le recours à l'enquête, la question de départ et les grandes lignes du projet. Par exemple, y a-t-il unité ou diversité des pratiques culturelles chez les étudiants ou quelle est l'attitude des parents face à l'introduction d'une langue étrangère à l'école primaire ? L'objectif général est décomposé en objectifs ou questions plus limités.
Les objectifs spécifiques peuvent aussi être énoncés sous forme d'hypothèses. On pourrait par exemple postuler qu'un logement situé à proximité des transports en commun facilite les sorties culturelles. Les questions de recherche et les hypothèses indiquent les données à rassembler dans l'enquête (ici type d'études, pratiques culturelles, représentation de la culture, situation du logement). On devra bien sûr préciser le contenu de ces notions.
[...] regards sont autant d'encouragement sans verbalisation. - Silences. Souvent craints par les enquêteurs débutants, ils ne sont pas toujours gênants. Certains silences ont un effet bénéfique : temps d'auto-exploration pour enrichir ou formuler ses idées, retour sur soi, sur ses émotions. L'enquêteur supporte et respecte les silences pleins En cas de silence prolongé, il s'efforce de ménager des transitions pour réintroduire un thème : Vous m'avez dit tout à l'heure . j'aimerais qu'on approfondisse . Le questionnaire d'enquête La construction du questionnaire - Opérationnalisation des variables : comportements observables précis ou généraux, attitudes, opinions, représentations, sentiments, connaissances. [...]
[...] À travers le discours des enquêtes, on peut repérer des indicateurs (comportements décrits, opinions exprimées) ou des formulations qui pourront être reprises dans le questionnaire. En outre, on va découvrir le vocabulaire utilisé par les sujets, le sens qu'ils donnent aux mots (par la suite, dans le questionnaire, il faudra bien s'adapter à ce niveau lexical et sémantique). Qui interroger ? Des sujets susceptibles de faire partie de la population d'enquête mais choisis pour la diversité de leur situation (profession, situation de famille, âge . ) afin qu'ils recouvrent tous les cas typiques. [...]
[...] - Interprétation : on explique. Cadre de référence plus ou moins scientifique externe au sujet. - Attitude compréhensive, non-directive : empathie, on se met à la place du sujet (cadre de référence interne) : comprendre de l'intérieur le problème d'autrui, lui montrer qu'on a compris, en lui réexprimant ses propres sentiments qui accompagnent ses idées Rogers. Deux niveaux : reflet et élucidation - Reformulation-clarification ou résumé du contenu. C'est redire en d'autres termes (en plus explicite ou en résumé) ce qui vient d'être exprimé, sans en changer l'esprit, pour bien montrer que le propos a été assimilé. [...]
[...] La phase préparatoire permet de passer du flou initial à la formulation claire des objectifs et à la définition concrète du contenu de l'enquête. À l'issue de la pré- enquête, vous aurez déterminé quelles informations vous sont nécessaires. Préciser les objectifs Si l'on décide de conduire une enquête, c'est pour répondre à une question que l'on se pose (ou qui nous est posée lorsqu'il s'agit d'une commande). Par exemple : Quelles sont les attentes des habitants de Nîmes en matière de loisirs ? [...]
[...] En quoi les sujets qui ont cette particularité se distinguent des autres ? Les deux groupes (appariés pour leurs principales caractéristiques) sont comparés en estimant que leurs attitudes, leurs habitudes, leurs croyances ou encore certains facteurs démographiques sont liés à la condition. Ce type de plan permet de conduire une étude exploratoire, sans hypothèse précise. Plan de type expérimental vrai Un groupe expérimental (soumis à une situation) est spécialement créé pour être comparé à un groupe contrôle en vue de vérifier l'effet d'un facteur. [...]
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