Démocratisation du web, sphère public, sphère privée, société de consommation, forme d'expression, individualisme expressif, Laurence Allard, cercles sociaux primaires
Le but de ce chapitre va être de voir ce qu'internet et le Web produisent comme effet, qu'est-ce que cela crée comme formes d'expression, comme forme d'espace public, comme public. Ce fait nouveau que chacun puisse énoncer quelque chose publiquement, accessible par tout le monde.
Le fantasme derrière la création des communautés est qu'on va pouvoir refaçonner un espace public inclusif, c'est-à-dire un espace dans lequel chacun pourra prendre la parole. Les pionniers d'internet ont cru pour la plupart qu'internet allait pouvoir mettre en place la philosophie des lumières.
Dans la pratique, on s'est rendu compte que cela n'a pas fonctionné comme ainsi. On se rend compte qu'on a mis une infrastructure qui permet de prendre part à l'espace public, mais que les discussions tournent autour de la nourriture, etc., il y a un gros décalage entre les espoirs et la réalité.
[...] Dans la pratique, on s'est rendu compte que ça n'a pas fonctionné comme ça. On se rend compte qu'on a mis une infrastructure qui permet de prendre part à l'espace public mais que les discussions tournent autour de la nourriture, etc. il y a un gros décalage entre les espoirs et la réalité. Il y a un certain nombre de choses qu'il faut garder : Le web a permis la démocratisation de l'accès à cet espace public. Dans les années 80, si vous voulez contribuer à cet espace public sur Internet, il fallait posséder des compétences techniques poussées et il fallait parler anglais. [...]
[...] Le premiere axe qui permet de classer ces choses va être de distinguer de quoi on parle, suivant si c'est des thématiques privées ou des thématiques publics. Le deuxième axe va se concentrer sur à la fois qui parle et comment j'en parle (manière professionnelles, érudites et la manière anonyme, profanes). La sphère publique désigne le fait de mettre un max de distance possible entre soi et son propre discours. Ce qui rentre en compte c'est l'intelligence de son discours, des exemples etc. Le discours est interpersonnel. [...]
[...] Pourquoi on a cette disposition à se montrer et à se raconter ? La plupart des enquêtes qui ont été faites en sociologie tendent toutes plus ou moins vers la même réponse.Le fait de pouvoir se raconter répond à un problème profond des sociétés qui est le problème de l'identité. On se montre, on se raconte parce que c'est une manière de devenir pour soi-même qui l'on est et qui on veut être. C'est un problème assez récent qui né avec la modernité. [...]
[...] Cette diffusion du rapport à l'argent va favoriser l'économie individuelle. Le principe de l'argent est de rendre tout impersonnelle. Un autre phénomène important est l'urbanisation. L'urbanisation provoque selon les sociologues un relâchement des cercles sociaux primaires, c'est-à-dire que votre réseau social à vous (dans la réalité, pas les applications), est probablement très différent des réseaux sociaux de vos parents, de vos voisins d'enfance. Ce n'est pas le cas dans la ruralité du 19-20[e]. Ce qui faisait peser un contrôle social très fort sur les individus. [...]
[...] C'est encore plus un problème car elle est prise dans 3 contraintes : La question de l'identité est une mauvaise question, question qu'il ne faudrait pas se poser. Cette question ne tient pas qu'à nous d'y répondre mais aux autres de répondre de comment ils nous considèrent, nous voient. Cela ne dépend pas que de nous. Ces mécanismes sociaux, qui font que l'on se pose ces questions, font que la société est aussi simultanément indifférente à nos tentatives d'y apporter une réponse. [...]
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