Master SHS Sciences du langage, parcours SDS Signes Discours et Société, rédaction web, ingénierie documentaire, données, métadonnées, élément de texte, expace numérique, fichier tabulé, Excel, Word, fichier XML, connaissance humaine, raisonnement de Sauvy, Alfred Sauvy, données sensibles, stockage de données, hacktivisme, digitalisation
Nous commençons ce billet sur la thématique des données par quelques définitions qui cadrent bien notre sujet. En premier lieu, répondons à la question la plus simple en apparence : qu'est-ce qu'une donnée ? Une donnée est une description élémentaire d'une réalité que l'on peut retrouver soit dans l'espace numérique, soit dans un élément de texte, soit dans des fichiers tabulés comme Excel, ces derniers d'ailleurs contiennent dans chacune de leurs cellules une donnée qui est exprimée à propos d'un item.
[...] Autrement dit, si on a une date ou une année (par ex. 1830) dans un fichier PDF, ce n'est pas une donnée, mais un simple élément dans un fichier fermé. Mais si l'on met uniquement 1830 dans un tableau Excel, on produit une donnée parce que celle-ci sera manipulable par nos soins. On peut ainsi faire des calculs avec, le réexploiter dans d'autres contextes, etc. Elle n'est pas, en somme, dans un fichier fermé. Exemple pratique La Révolution française a eu lieu en 1789 = Donnée. [...]
[...] Au niveau sociétal, cela peut nous sidérer étant donné la quantité et la précision des données personnelles qu'il est possible d'extirper à l'aune des connaissances avancées en Informatique et des moyens matériels suffisants. Nos données sont donc d'une extrême vulnérabilité. Ainsi, avec la digitalisation de nos vies professionnelle et personnelle, nous remettons une quantité d'informations confidentielles comme les coordonnées bancaires, contrats d'assurance, état de santé et revenus, qui sont loin d'être protégés. Comment pallier cela ? Quels sont les enjeux là-dedans ? D'autant plus qu'il y a dans la grande majorité des cas des traces que nous laissons sur les applications que nous utilisons, sur nos réseaux sociaux et moteurs de recherche. [...]
[...] La question mérite d'être posée. Ainsi, la donnée est nécessairement une simplification de la réalité, émise par quelqu'un et toujours interprétée par quelqu'un, elle n'est donc pas neutre. Les données et les faits Malgré cette difficulté héritée des sciences qui, non sans réticences, ne considèrent pas les données comme des connaissances objectives, peut-on quand même dire qu'une donnée peut être un fait ? Il faut commencer par dire qu'il faut toujours prendre les données avec des pincettes, car quand on manipule des données, on manipule surtout un format et non des éléments réels, objectifs et factuels. [...]
[...] Les données sont généralement basées sur des éléments de la connaissance humaine. Ce qui nous mène tout droit vers des questions purement épistémologiques, comme est-ce que la connaissance humaine peut être objective, ou encore qu'est-ce que l'objectivité ? Ces questions mènent elles-mêmes vers des interrogations plus orientées vers la zététique. Les sciences humaines et sociales sont appelées les « sciences molles » par certains, surtout parce que ces débats épistémologiques sont plus visibles et clivants qu'en sciences dites « dures » (physique, mathématiques). [...]
[...] Lorsque l'on active la traduction de l'anglais vers le français et que l'on met doctor", la traduction affichée est « un médecin ». Cela peut sembler anodin comme traduction, mais elle ne l'est pas et peut même être lue de manière politique (dans son acception large). En effet, un docteur peut tout aussi bien être un docteur en philosophie, ou un docteur en sociologie, pourquoi privilégier le sens médical du terme ? Cela valorise-t-il les études en médecine au détriment d'autres études qui mènent aussi au titre de « Docteur » ? [...]
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