C'est le point de départ de la réflexion de Durkheim. Qu'est-ce qui fait que dans des sociétés modernes qui se différentient toujours plus (ou la division du travail social est toujours grandissante), ces sociétés tiennent ensemble (qu'est-ce qui fait la cohésion sociale dans des sociétés toujours plus différentiées, qui donnent toujours plus de place à l'individu) ? Cette question reste une question actuelle. Ce mouvement se poursuit dans nos sociétés modernes. Des normes collectives sont-elles encore capables de réguler les rapports entre individus, individus que tout tend en apparence à séparer plutôt qu'à lier. C'est la préoccupation de Durkheim face au « devenir de la morale ». Il s'agit ici de la division du travail social (et non industriel), le sous-titre étant « étude sur l'organisation des sociétés supérieures (occidentales modernes) ». Division du travail en société, dans les sociétés modernes. Cette question n'est pas nouvelle. Elle préoccupe depuis longtemps les économistes, dont Adam Smith.
[...] En même temps, le savant est complètement animé par du normatif. Il a une manière de s'inquiéter de la société moderne dans une forme de nostalgie pour l'harmonie perdue des sociétés primitives. Donc attention à toujours relever les traces normatives derrière un discours positif. On peut dire aussi que la manière dont Durkheim pense la société est toujours dans un cadre national. Ce qu'il appelle la société c'est souvent la nation (une nation est d'abord née de la volonté de vivre ensemble, plus que la langue, etc.). [...]
[...] Mais ce culte ruine la croyance en d'autres valeurs. Cette foi commune n'est possible que par la ruine des autres et ne pourrait donc produire l'effet de toutes les autres éteintes. Et si cette croyance est commune, car partagée par la communauté, elle est individuelle par son objet, car son objet est l'individu. Ce culte n'est pas à la société qu'il nous attache c'est à nous-mêmes. Ce culte ne constitue pas un lien social véritable (crainte de voir le lien social se défaire sous l'impact de ce culte), il tend plutôt à les éloigner. [...]
[...] Conclusion de la division du travail social : notre premier devoir, pour Durkheim, c'est de nous faire une morale. Il est nécessaire que les sociétés modernes se donnent un socle de valeurs partagées, composées des valeurs héritées des Lumières, de la Révolution française, de la confiance en la science, etc. Durkheim est à la fois réformiste et conservateur, savant soucieux d'être utile . b. Culte de l'individu et déclin de la conscience collective : quels risques ? Il termine sa thèse avec quelques remarques s'agissant du culte de l'individu. [...]
[...] Ces trois facteurs expliquent comment on passe de société à solidarité mécanique à des sociétés à solidarité organique. Durkheim pense la causalité à sens unique. Jamais il ne pense une possible rétroaction de l'effet sur la cause. (Ex. : le travail des femmes explique-t-il qu'on fait mois d'enfants ? Donc la division du travail affecte-t-elle la démographie en retour). À partir de cette explication par trois causes, Durkheim va poser un diagnostic sur les formes pathologiques ou anormales de la division du travail social. [...]
[...] Il va proposer des remèdes. III. Le double diagnostic durkheimien a. Division du travail, conflit social et anomie (état d'indétermination, durable ou transitoire, quant aux normes, règles et valeurs sur lesquelles fonder la vie en société). Durkheim dit qu'il y a anomalie ou pathologie chaque fois que cette division du travail ne produit pas un accroissement de la solidarité social, mais son contraire, à commencer par l'antagonisme du travail et du capital. À mesure que les fonctions industrielles se spécialisent, la lutte devient plus vive bien loin que la solidarité augmente. [...]
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