Le développement, depuis le XIXème siècle, des industries culturelles et des médias dits « de masse », qui permettent la production et la diffusion de biens culturels standardisés et accessibles au plus grand nombre grâce à l'utilisation d'une technique industrielle (reproductibilité, radio, télévision, cinéma...), crée un environnement favorable à l?existence d?une culture de masse.
La culture de masse dans un sens courant est la culture du plus grand nombre. Cependant, la culture est une notion polysémique, on comprend ainsi la nécessité, avant d'appréhender la culture de masse, de préciser la (ou les) définition(s) de culture que l'on retient.
On s'intéresse ainsi à deux acceptions de la culture, un sens ethnologique large et un sens plus étroit renvoyant aux pratiques culturelles (...)
[...] Derrière la thématique de la culture de masse, C'est l'émergence des sociétés de masse qui est en jeu. La culture de masse est la culture (au sens ethnologique) des sociétés de masse, et plus encore celles des sociétés de consommation de masse. L'école de Francfort (représenté par Adorno, Horkheimer, Marcuse) exprime l‘idée dès les années 1930, que le développement des industries culturelles a tendance à imposer une culture industrialisée standardisée qui tendrait à ruiner deux types de culture : la culture savante et la culture populaire. [...]
[...] E.Katz et T.Liebes (the export of meaning) dans un livre dont on peut traduire le titre par l'exploration des sens effectuent une étude sur la réception de la série Dallas sur des publics extrêmement différent allant d'Israël en Amérique Latine en passant par le monde Arabe. Cette étude montre qu'il existe des lectures très différentes selon les publics, les nations et donc les cultures de cette série. Il est important de montrer qu'il n'existe pas de consommateur mondial. Les FMN tiennent compte des spécificités nationales et s'adaptent aux systèmes culturels dans lesquels elles s'implantent. [...]
[...] Bien que les échanges entre les pays et les cultures soient un phénomène ancien, il apparaît que la constitution de ce marché à des effets sur les cultures. Mc Luhan expliquait dans La galaxie Gutenberg (1962) que le développement des moyens techniques de communication audiovisuelle permettant la circulation d'une même information partout tout le temps et au même rythme, permettait la constitution d'une culture mondiale. Ces éléments sont encore plus vrai aujourd'hui à l'heure d'internet et du numérique. Le développement d'un marché des biens culturels et d'un marché mondial d'autres biens de consommations courantes et le développement de firmes multinationales participent à cette même culture mondiale. [...]
[...] Alors, la notion culture de masse fait référence à la capacité des industries culturelles à produire des biens culturels pour le plus grand nombre. Plusieurs courants de recherche se donnent pour objet la culture de masse s'interrogeant des effets sur la culture de l'apparition de ces nouveaux dispositifs de production de biens culturels. Ce paradigme connaît son essor dès les années 1930 autour de la thématique des industries culturelles de l'école de Francfort, et se poursuit dans la sociologie française des années 1960, autour de l'analyse des médias et de la société de consommation. [...]
[...] II/La culture de masse: quelle réalité? Dès 1963, dans leur article sociologie des mythologies mythologies des sociologues, Pierre Bourdieu et J-C. Passeron expliquent que le terme culture de masse n'est rattaché à aucune réalité. Ils entendent ainsi rappeler tout d'abord que derrière des médias de masse se cachent mille manières de lire, de voir, d'écouter et ces mêmes médias ou industries culturelles sont à même de véhiculer les messages les plus divers et rencontrer les audiences les plus inégalement réceptives Pierre Bourdieu et J-C. [...]
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