« L'éducation est la première priorité nationale ». Le premier article de la loi d'orientation sur l'éducation (1989) symbolise à la fois, cette corrélation singulière qui unit la république et son école, mais également les premières inquiétudes sur la pérennité de celle-ci. L'école demeure dans les imaginaires collectifs l'oeuvre principale de la République, celle qui a permis à ce régime de s'imposer dans la durée. Dès lors rappeler dans un texte législatif que l'éducation est une priorité nationale révèle de fait les craintes des autorités concernées face à un système en déclin. L'engagement de la sphère politique dans ce processus accentue sans nul doute l'idée d'une nécessaire réforme de cette institution (...)
[...] L'engagement de la sphère politique dans ce processus accentue sans nul doute l'idée d'une nécessaire réforme de cette institution. Il conviendrait donc d'analyser ici les origines et causes de ce déclin afin de mieux comprendre les débats et enjeux qui entourent cette question, notamment sur le plan politique. Dans cette optique, nous pouvons nous appuyer sur un corpus de sept documents, présentés sous la forme d'articles de journaux ou d'extraits d'ouvrages. On peut noter la présence de sociologues émérites comme François Dubet, spécialiste de l'école et auteur de nombreux ouvrages sur la question (le déclin de l'institution, D'autres auteurs comme Stéphane Beaud, Christian Laval, Jean-Louis Derouet, complètent ce corpus en élargissant le débat du simple cadre scolaire. [...]
[...] Et pour illustrer ceux-ci je citerai François Dubet L'enseignement s'est ouvert à la société au pire des moments, quand l'alliance de l'école et de la société n'était plus possible, quand la vie sociale tournait le dos aux valeurs ascétiques et sérieuses de l'école Ulrich Beck la société du risque Terme employé par François Dubet, dans le déclin de l'institution Jean-Louis Derouet, les savoirs scolaires sous le feu des critiques François Dubet, le déclin de l'institution Christian Laval, l'école doit-elle former des citoyens ou des professionnels compétents ? Dans Alternatives économiques du 3e trimestre 2001 : Ecole : le rêve de l'égalité. Pierre Merle, la démocratisation de l'enseignement, repris par Stéphane Beaud dans le bac pour tous et après revue sciences humaines, janvier 2003 Dans Alternatives économiques du 3e trimestre 2001 : Ecole : le rêve de l'égalité. Jean-Louis Derouet, les savoirs scolaires sous le feu des critiques François Dubet, le déclin de l'institution Stéphane Beaud, le bac pour tous et après ? [...]
[...] Comme le démontre Christian Laval l'éducation rejoint ainsi l'imaginaire de la consommation individuelle, si envahissant dans notre société Ces particularismes nourrissent le sentiment de décadence diffusé par de nombreux auteurs, nostalgiques d'un système passé. Une fonction remise en cause Cette nostalgie s'explique par le fait que l'école a désormais pour priorité la recherche de débouchés pour ses élèves. Or des auteurs comme Christian Laval nous rappelle que l'école républicaine n'a pas été construite autour de ce vecteur. Sa principale fonction serait de former des citoyens, suffisamment rationnels pour décider de l'avenir de la communauté. [...]
[...] Pour les défenseurs de la démocratisation, l'entrée des cultures dites populaires dans l'école résulte d'une nécessité de s'adapter aux nouvelles demandes. Pour leurs adversaires, critiques d'un certain relativisme culturel, l'école doit demeurer une institution forte (Durkheim), tenant compte des évolutions sociales mais toujours productrice de savoirs et de valeurs, légitimés par des objectifs d'excellence. La désacralisation de l'institution Le processus de démocratisation observée depuis plusieurs décennies et les mesures prises en vue de cet objectif ont entraîné une désacralisation de l'institution que représentait l'école. [...]
[...] L'allongement des études a accentué cette situation en favorisant un scepticisme sur le rôle de l'école dans la formation personnelle et professionnelle des individus. Une phrase résume cette pensée Une école de masse rend les études plus indispensables aux individus, tout en différant l'utilité des études puisque leur durée ne cesse de s'allonger Les diplômes dans le secondaire ne représentent plus dans l'imaginaire collectif ces repères qui structuraient le parcours scolaire. L'ancien BEPC et le baccalauréat avaient alors valeur de réel diplôme alors qu'aujourd'hui ils ne sont que des passages obligés vers une scolarisation future. [...]
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