Toute collectivité se caractérise par un ensemble de normes et de valeurs. Ces normes et ces valeurs définissent les comportements que l'on est en droit d'attendre des autres membres du groupe. Le contrôle social se définit comme l'ensemble des moyens dont dispose une société pour s'assurer de la conformité du comportement de ses membres à cet ensemble de règles préétablies.
Ces moyens sont extrêmement variés. Bien souvent, c'est l'individu lui-même qui, ayant intériorisé les normes et valeurs de la société, s'auto-contrôle : on parle alors de contrôle social interne. D'autres fois, l'obéissance est obtenue par l'action d'instances spécialisées dans cette tâche, comme la police ou la justice, ou, le plus souvent, par celle de l'entourage immédiat de l'individu. On parle alors de contrôle social externe, formel dans le premier cas, informel dans le second. Dans les deux cas, l'obéissance est obtenue par la mise en œuvre de sanctions, positives (récompenses, encouragements...) ou négatives (punitions, réprobation...).
[...] Quant au contrôle social externe, il apparaît bien souvent plus diffus et plus informel que par le passé, comme le montre l'exemple du contrôle qui s'exerce sur la famille. B. À chaque société ses normes ? Comment expliquer cette diversité ? Comment se créent, se transforment et disparaissent les normes ? Il est possible dans un premier temps de mettre l'accent sur les dynamiques sociales globales : nombreuses sont les analyses qui, d'E. Durkheim à N. Elias, ont mis l'accent sur la correspondance qui existe entre un type de société considérée et les particularités du contrôle social qui s'y exerce. [...]
[...] Ces statistiques gagnent à être complétées par des enquêtes de victimisation et par l'étude des caractéristiques sociales des populations mises en cause et/ou incarcérées. Si la délinquance a globalement augmenté, elle a également changé de nature. La délinquance juvénile de ta fin des années 1990 n'a par exemple que peu de points communs avec la délinquance des années 1960-1970 : si cette délinquance reste hier comme aujourd'hui issue des milieux populaires, elle présente désormais ta particularité d'être beaucoup moins intégrée et cohérente que durant tes années 1970. [...]
[...] Si cela est vrai pour certaines d'entre elles, il n'en va pas toujours ainsi: avant de refléter une morale collective, certains textes reflètent d'abord les intérêts et les convictions de tel ou tel groupe particulier, qu'il s'agisse d'une classe sociale ou d'un groupe plus réduit (les entrepreneurs de morale Les normes juridiques reflètent aussi les rapports de force et les rivalités qui existent entre les professionnels du droit (juges, avocats, universitaires . Des normes et un contrôle social changeant A. Existe-t-il des normes immuables ? Les normes et le contrôle social sont variables, dans le temps et dans l'espace. Rares sont les comportements qui sont universellement condamnés. [...]
[...] Qui fabrique les normes ? Il est également possible de s'intéresser plus précisément au processus de production des normes et à l'action des entrepreneurs de morale qui prennent en charge le travail d'énonciation et d'imposition de nouvelles normes. On constate alors que les normes ne sont pas produites par la société dans son ensemble, mais formulées et définies lors d'un processus impliquant des acteurs clairement identifiables dont les intérêts peuvent plus ou moins diverger. Toute nouvelle norme suppose l'action plus ou moins intéressée d'un (ou de plusieurs) groupe(s) qui s'efforce(nt) de persuader la population dans son ensemble du bien-fondé de ses (leurs) revendications et qui cherche(nt) à neutraliser les opposants à leur projet. [...]
[...] Le contrôle social pour quoi faire ? Divers dans ses modalités, le contrôle social l'est également dans ses fonctions. Le contrôle social peut tout d'abord être vu comme un moyen d'adapter le comportement individuel aux exigences de vie en société. Mais le contrôle social permet également de limiter les désirs individuels de manière à éviter un état permanent d'insatisfaction à l'origine de comportements suicidaires. Le contrôle social permet également, comme l'atteste l'exemple du commérage, de maintenir les hiérarchies sociales au sein du groupe. [...]
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