Le conflit social : définition et évolution

Thèmes abordés

Conflit social, salariés du privé, intérêts antagonistes, ordre social, défauts d'intégration, mobilisation collective, théorie marxiste, prolétaires, capitalistes, lutte des classes, mouvement ouvrier, droit syndical, loi Waldeck-Rousseau, montée de l'individualisme

Résumé du document

L'actualité est le reflet d'une relative permanence des conflits sociaux : en France, les salariés du privé et du public manifestant contre la réforme des retraites en 2010 ou encore les salariés de l'usine Continental de Clairoix manifestant contre la fermeture de leur usine en 2009, sont autant d'acteurs qui se sont organisés et mobilisés pour défendre leurs intérêts.

Extraits

[...] En effet, une autre représentation de la structure sociale s'est imposée, mettant en évidence le phénomène de moyennisation de la société française. On observe en effet le développement d'une vaste classe moyenne sous l'effet de l'amélioration des conditions qui, dans le contexte des Trente Glorieuses, semble accessibles à tous. Cette moyennisation de la société tendrait à pacifier les rapports sociaux. En effet, les classes sociales seraient des groupes de moins en moins distincts de par leurs situations économiques et sociales, ce qui entrainerait un effacement des barrières entre les différentes communautés de vie des différents groupes sociaux. [...]

[...] On peut noter que le conflit participe au bon fonctionnement de la société car il permet de créer du lien social : lors d'un conflit, les individus membres des groupes sont liés par la mobilisation collective. Albert Hirschman affirme d'ailleurs la nécessité de l'action collective, car elle consiste à faire connaître les dysfonctionnements de la société. Le conflit porteur de changement social Le rôle social du conflit est au cœur de la théorie marxiste, selon laquelle le système capitaliste produit une structure sociale qui oppose deux classes aux intérêts antagonistes : les capitalistes, propriétaires des moyens de production, et les prolétaires, qui vendent leur force de travail. [...]

[...] Le conflit social : définition et évolution A. Comment interpréter la conflictualité sociale ? Qu'est-ce qu'un conflit social ? L'actualité est le reflet d'une relative permanence des conflits sociaux : en France, les salariés du privé et du public manifestant contre la réforme des retraites en 2010 ou encore les salariés de l'usine Continental de Clairoix manifestant contre la fermeture de leur usine en 2009, sont autant d'acteurs qui se sont organisés et mobilisés pour défendre leurs intérêts. On définit précisément le conflit social comme l'affrontement entre des groupes sociaux aux intérêts antagonistes. [...]

[...] En effet, les conflits sociaux peuvent apparaître comme défensifs (défense des acquis sociaux par les fonctionnaires par exemple) mais ils sont aussi porteurs d'une autre vision de la société. Le conflit social représente alors un facteur de changement, qu'il s'agisse de l'égalité hommes-femmes, des lois antiracistes ou des normes environnementales dans la production. L'apport des luttes collectives dans l'évolution du droit et des mœurs au cours des 19ème et 20ème siècles en France en est une illustration. Le conflit comme phénomène social normal Pour certains théoriciens américains, le conflit social est pathologique au sein d'une société, dans la mesure où il provient d'une insatisfaction : celle-ci est à l'origine d'une révolte qui brise l'ordre social et révèle des défauts d'intégration des individus à la société globale. [...]

[...] Les mouvements féministes ont par exemple eu un double objectif : faire progresser les droits des femmes, notamment dans l'accès au travail et le choix libre de la procréation, mais aussi et surtout modifier les rapports entre les deux sexes, vers plus d'égalité, sans domination des uns sur les autres. Le projet était donc bien la transformation en profondeur de la société De même, le monde associatif est en pleine expansion, montrant par conséquent que les individus sont toujours prêts à s'engager pour des causes communes. En ce sens, les sociologues y voient un signe de démocratie participative, les citoyens s'impliquant directement dans la vie publique. [...]