Catholiques, libres-penseurs, camp laïque, laïcité militante, frasques anticléricales, Haute Société Protestante, Universaliste, assimilatrice
La France restait à 95% catholique, plus ou moins intensément. Le camp laïque très minoritaire n'eut alors que la bataille pour se fortifier, si bien que la libre-pensée dériva en laïcité militante, voire en athéisme affiché. Si politiquement sa victoire lui échappe en quelque sorte avec le compromis officialisant la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905, sa logique belliciste avait laissé de profondes traces, à tel point que certains des membres des deux camps n'aspiraient plus qu'à la temporisation.
Mais l'école publique lui offrit le succès moral et un avenir.
Jacqueline Lalouette a étudié ces « libres-penseurs ». Ils sont à 90% des hommes, les uns déistes, les autres matérialistes. Les bourgeois sont nombreux, mais ils sont dans l'ensemble plus « peuple » qu'on le croit, avec beaucoup de cultivateurs, de tonneliers, de petits commerçants de bouche, métallos, instituteurs, médecins, étudiants des « couches nouvelles », quelques défroqués.
[...] Cette dernière, devenue une sorte d'Eglise clandestine de la République, a cessé de faire référence à l'immortalité de l'âme et au Grand Architecte de l'univers en 1877, et le renfort libre-penseur lui a permis d'irriguer les lieux de pouvoir. Le socialisme montant a su lui ramener des militants libres-penseurs. Et surtout, comme le note René Rémond, la bataille s'est apaisée faute d'adversaires aussi convaincus : la régression de l'anticléricalisme va de pair avec le progrès de la déchristianisation (ex : à Lyon les enterrements civils passent de 14 à 26% entre 1892 et 1907). L es militants de la libre-pensée ont popularisé leur sociabilité et contribué à la laïcisation de la société et de l'Etat. [...]
[...] Les catholiques se retrouvèrent seuls, et parfois dépassés, car leur Eglise n'est plus celle du Syllabus. Léon XIII, élu en 1878, auteur de l'encyclique de Rerum Novarum en 1891, sait que le pays 1 de Le Play et d'Ozanam est un terrain propice à l'expérimentation de sa politique de défense religieuse, mixte de renfort intellectuel néothomiste et d'encouragement aux catholiques récusant l'anomie issue de la révolution industrielle. C'est pourquoi il incite les évêques et les cardinaux, presque tous hostiles, à s'ouvrir au régime. [...]
[...] Catholiques et libres-penseurs La France restait à 95% catholique, plus ou moins intensément. Le camp laïque très minoritaire n'eut alors que la bataille pour se fortifier, si bien que la libre-pensée dériva en laïcité militante, voire en athéisme affiché. Si politiquement sa victoire lui échappe en quelque sorte avec le compromis officialisant la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905, sa logique belliciste avait laissé de profondes traces, à tel point que certains des membres des deux camps n'aspiraient plus qu'à la temporisation. [...]
[...] Mais le catholicisme français est convié à renoncer à sa défense obsolète de la monarchie et à trouver des moyens plus efficaces de défense de la foi. Les premiers hommes politiques ralliés sont largement battus aux élections de 1893, mais leurs idées progressent et face à la montée de l'extrême gauche, des républicains modérés firent alliance avec eux, ce que symbolise le ministère Méline (1896-1898) et que conclut la création de la Fédération républicaine en 1903, rassemblant les vaincus de l'Affaire. [...]
[...] Les communautés protestantes comptaient moins de de la population vers 1900, étaient divisées, et géographiquement isolées. Le peuple réformé était surtout rural, et vivant sans contrainte dans des régions gagnées au régime, et n'avait donc pas de motifs de contestation. Les franges citadines bourgeoises avaient aussi donné des gages de républicanisme. La Haute Société Protestante doubla sa fortune économique par un investissement de la vie politique, de l'administration, de l'enseignement. Une HSP de la morale républicaine, d'agrégés en directeurs du ministère, veilla au grain de l'éducation. [...]
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