Les jeunes nés après 1980 ont grandi dans un contexte de crise économique et de chômage structurel. Leur approche du travail s'est construite progressivement en s'appuyant sur ce contexte de précarité de l'emploi. En parallèle, leurs parents ont eux connu une toute autre situation d'expansion économique voire de plein-emploi.
Il n'est donc pas surprenant que ces jeunes n'aient pas la même approche du travail et n'aient pas construit leurs identités autour des mêmes valeurs que leurs aînés. Le travail est donc de moins en moins considéré comme une fin en soi pour cette nouvelle génération et davantage comme le lieu d'expression d'autres valeurs tout aussi fondamentales.
[...] L'APEC[1] (Association pour l'emploi des cadres) s'est intéressée aux comportements des ingénieurs lors de leurs deux premières années d'expérience professionnelle : ils exigent de leur entreprise, avec laquelle ils instaurent une relation donnant-donnant une réponse concrète à leurs attentes. Quitte à aller voir ailleurs dans le cas contraire. Or ces attentes sont plus précises et plus prononcées que par le passé. Parfois échaudés par les déconvenues professionnelles de leurs parents, ils veulent d'abord que leur entreprise leur permette d'entretenir et d'enrichir leur capital de compétences afin de pouvoir s'adapter aux évolutions futures. [...]
[...] Tous ces éléments sont caractéristiques des jeunes diplômés qui, par rapport à leurs aînés, éprouvent une irrésistible envie d'agir, de pouvoir s'exprimer sans entrave, et d'évoluer dans une structure où le travail en équipe est davantage mis en valeur Des jeunes diplômés optimistes, ambitieux et impatients La nouvelle génération de diplômés fait preuve, à tort ou à raison, d'un optimisme incroyable concernant le monde de l'emploi. Leur confiance en eux et en leur capacité de rebondir est beaucoup plus forte que chez les générations précédentes. La crainte de ne pas s'en sortir est faible. [...]
[...] Pas étonnant que les jeunes aujourd'hui privilégient avant tout la recherche de leur bien-être dans leur épanouissement D'où un nouveau rapport entre les jeunes diplômés et l'entreprise 7. La génération du changement La nouvelle génération ne souhaite plus vivre les retournements de situations vécus par leurs aînés. Crises économiques, restructurations, licenciements abusifs . Lucides sur leurs propres perspectives dans un environnement mouvant et incertain, les jeunes diplômés prennent de la distance vis-à-vis de l'entreprise et placent leur bien-être avant tout. Plus question, désormais, de lui sacrifier sa vie personnelle. [...]
[...] Pour cela, ils souhaitent recueillir rapidement des informations concernant leur avenir dans l'entreprise : mobilité, expérience à l'international, formations . Ils désirent également accéder rapidement à des responsabilités et acquérir une autonomie dans l'exercice de leurs fonctions. Pour finir, les étudiants d'écoles d'ingénieurs ont une vision très opérationnelle de l'entreprise et sont moins sensibles à la responsabilité sociétale de l'entreprise. Ce qu'ils reprochent à l'entreprise est l'excès de la seule logique financière. [...]
[...] L'épanouissement personnel immédiat est finalement l'ultime critère pour juger la réussite d'une vie chez ces nouveaux jeunes Mobilité et volatilité : les nouvelles formes de liberté chez les jeunes Cet épanouissement est intrinsèquement lié à la notion de liberté. Cette liberté à son tour induit une grande mobilité chez les jeunes, et explique leur désir de bouger davantage. L'exemple des marques reflète bien cet état d'esprit : les jeunes sont extrêmement volatiles, ils se désengagent vis-à- vis des marques classiques qu'ils trouvent souvent dépassées et préfèrent les marques très jeunes, même si elles ne durent pas. Ce sont eux qui créent le changement passant de l'une à l'autre sans aucun regret. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture