Notre perception des phénomènes sociaux est rarement marquée par l'étonnement. Le nous est une catégorie : quelle que soit la position sociale, on considère le monde plutôt comme normal ou transparent et même compréhensible. L'étonnement sociologique ne fait pas partie du quotidien : c'est une posture très fatigante. Nous avons besoin de sécurité psycho, de croire en notre capacité à lire le monde. Nous sommes toujours capables de trouver des explications à ce à quoi nous faisons face. On est spontanément armés pour comprendre la vie sociale autour de nous. Le secret de cette transparence réside dans l'intériorisation par l'éducation d'un certain nombre de grilles d'explication, d'idéologies.
Nous n'éprouvons pas spontanément le besoin d'une science sociale. En ce sens, les sciences sociales se distinguent des sciences « dures ». Dans le cadre des sciences non sociales, dures, ces questions ne se posent pas.
Le sens commun s'analyse comme un stock à penser d'explications toutes faites sous forme de dictons, de grilles de lectures rudimentaires. Dans les sociétés traditionnelles, les dictons ont une place importante, comme un stock d'explications toutes faites.
[...] L'ambition de la sociologie : arracher les phénomènes sociaux aux perceptions ordinaires I. Les phénomènes sociaux ne sont jamais arbitraires L'arbitraire historique et social Notre perception des phénomènes sociaux est rarement marquée par l'étonnement. Le nous est une catégorie : quelle que soit la position sociale, on considère le monde plutôt comme normal ou transparent et même compréhensible. L'étonnement sociologique ne fait pas partie du quotidien : c'est une posture très fatigante. Nous avons besoin de sécurité psycho, de croire en notre capacité à lire le monde. [...]
[...] Le sociologue a un pied dehors (il ne partage pas les illusions) et un pied dedans (analyse du champ en question). Deuxième partie : L'héritage dukheimien, la sociologie comme science de la société Thèse selon laquelle la sociologie française a été cohérente entre Durkheim et Bourdieu avec a société et non l'individu en objet de l'analyse. L'originalité du modèle durkheimien est de vouloir faire de la sociologie une science : le social n'est pas le résultat de l'agrégation des comportements individuels. I. [...]
[...] Le problème de cette sociologie c'est le déficit d'enquêtes de terrain, approximatives et superficielles. Cette sociologie va trouver un nouveau souffle après 68 avec le féminisme, le régionalisme, le combat pour l'émancipation des minorités opprimées. La sociologie va s'associer à ces combats pendant un siècle, mais la sociologie va y perdre un peu de son âme. De ce point de vue, les années 80 sont une rupture : le sociologue ne parle pas depuis nulle part, mais depuis les enquêtes qu'il a faites. [...]
[...] La sociologie du mariage et de la conjugalité. La version enchantée du coup de foudre semblerait échapper à la rationalité est contrée par des statistiques qui mettent en exergue l'homogamie. La sociologie rappelle qu'on est plus à l'époque des mariages arrangés. Aujourd'hui ces pratiques objectives d'homogamie font l'objet d'études : les acteurs sont aveugles sur le sens de leurs pratiques, de séduction , d'entrée sur le marché amoureux, d'évaluation d'autrui, sont ajustés aux logiques d'homogamie et ne sont pas perçus comme tels par les individus qui sont aveugles. [...]
[...] En retour la sociologie légitime l'action publique. Il y a un risque d'instrumentalisation de la sociologie qui tient principalement dans la définition de l'agenda savant. L'interrogation fondamentale des sociologues doit avoir lieu sur les objets légitimes, car l'instrumentalisation par l'état exproprie le pouvoir de définition des objets légitimes. Car l'état n'est pas un acteur désintéressé. La sociologie doit-elle toujours s'intéresser à ce qui fait problème dans la société ? Cette industrialisation de la sociologie existe à plus forte raison quand les sociologues travaillent dans d'autres institutions que l'état (entreprises privées . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture