Y aller ou pas, sociologue critique, émissions politiques, insécurité, Gérard Mauger, Arrêt sur images, Pierre Bourdieu, censure télévisuelle, journaliste, aspect anti-démocratique, télévision, audimat, débat public
Notre corpus est composé de deux documents, une interview de Gérard Mauger, dont les propos ont été recueillis par Jérôme Berthaut, et une émission de 1996. L'interview, intitulée "Y aller ou pas ? Le sociologue critique face aux émissions politiques sur l'insécurité", traduit explicitement l'idée selon laquelle il est difficile pour un sociologue de se rendre sur les plateaux télévisés. Cela se justifie au moyen de divers éléments, tel que l'impossibilité de parler sans se faire couper la parole ou l'inconvenance d'une mise en scène théâtrale.
Plus généralement, ces deux documents dénoncent une certaine mainmise, une manipulation de la télévision, tant sur son audimat que sur ses invités, avec toutefois une exception pour les hommes politiques. En effet dans l'émission Arrêt sur images de 1996, le sociologue Pierre Bourdieu fait lui aussi part d'un certain nombre de critiques à l'encontre de la télévision, de sa méthode de questionnement, des micros-trottoirs au débat, ainsi que du comportement des journalistes. Il exprime un fort mécontentement envers une certaine forme de censure télévisuelle qui empêcherait de s'exprimer pleinement et rationnellement sur un plateau.
[...] Le sociologue est face à d'innombrables obstacles, quant à une possible intégration au champ médiatique, tant sur le plan méthodologique qu'idéologique. Selon les journalistes, la télévision doit être perçue comme un lieu de confrontation d'idées permettant à l'audimat de se forger son avis personnel. Selon les sociologues, la télévision incarne plutôt un lieu où le mot d'ordre est l'audience ; objectif à atteindre au moyen de toutes les manières envisageables, principalement la manipulation et la censure. Face à ces critiques, les journalistes témoignent de leur honnêteté spontanée au travers de l'exercice fréquent du débat ; or, de multiples éléments viennent contredire cette affirmation pour l'assimiler davantage à un simulacre de réalité, aux frontières du théâtre. [...]
[...] Le sociologue critique face aux émissions politiques sur l'insécurité - Gérard Mauger et Arrêt sur images - Pierre Bourdieu Notre corpus est composé de deux documents, une interview de Gerard Mauger, dont les propos ont été recueillis par Jérôme Berthaut, et une émission de 1996. L'interview intitulée aller ou sociologue critique face aux émissions politiques sur l'insécurité, traduit explicitement l'idée selon laquelle il est difficile pour un sociologue de se rendre sur les plateaux télévisés. Cela se justifie au moyen de divers éléments, tel que l'impossibilité de parler sans se faire couper la parole ou l'inconvenance d'une mise en scène théâtrale. [...]
[...] Il ne cherche pas à obtenir une réponse à sa question, puisque souvent le dialogue fait au profit des idées politiques que souhaite transmettre l'interrogé, qu'importe la question posée, et particulièrement si celle-ci est susceptible de le déranger. Guillaume Durand reconnaît d'ailleurs ouvertement que les journalistes s'adaptent à la personne en face d'eux, ne sont pas exemples de neutralité. En effet, selon lui, ce serait une illusion faire croire qu'il a la même relation avec quelqu'un qui découvre le plateau une fois tous les 6 mois quand il y a grève, que les hommes politiques souvent présents ; puisque comme nous l'avons vu, il y a une redondance d'invitations politiques portées vers ceux du sommet étatique. [...]
[...] Or, s'exprime ici une opposition manifeste avec la méthode utilisée par le sociologue dans le cadre de son enquête, puisqu'il s'affaire lui à mettre en confiance l'interrogé, afin qu'il soit invité à s'exprimer comme il le souhaite. Pourquoi est-ce si Car, comme énoncé précédemment, l'interrogé n'en a pas conscience, il est pris dans l'engrenage du En outre, Pierre Bourdieu opère une seconde critique sur un présupposé selon lequel le journaliste serait obligé de couper la parole à son interlocuteur. Pourtant, il n'est pas concevable pour un sociologue de couper la parole à l'interrogé après lui avoir posé une question, notamment dans le cadre d'une interview. [...]
[...] En outre, qu'en est-il de la réalité lorsque la composition du plateau est consciencieusement organisée ? Lorsque rien n'est laissé au hasard, jusqu'aux sujets qu'aborderont les invités ? En effet, Jean-Marie Cavada lui-même reconnaît lors de l'émission Arrêt sur images que les débats sont les produits de plusieurs heures de conversation avec chacun des invités. Ensuite, tout est transféré sur ordinateur, donne lieu à une vingtaine de pages, et constitue in fine une préenquête afin de savoir ce qu'ils pensent, ce qu'ils veulent dire, car peuvent se permettre d'interroger quelqu'un sans savoir ce qu'il a en tête Cela est d'ailleurs confirmé par Gérard Mauger, qui explique que lorsqu'il est convié à participer à une émission, il est appelé au préalable pour confirmation, mais également pour savoir ce qu'il compte dire. [...]
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