Totalisation et altérité dans l’enquête ethnographique, Nicolas Dodier, Isabelle Baszanger
Cet article de Nicolas Dodier et d'Isabelle Baszanger propose une lecture et une compréhension des différentes pratiques d'enquêtes ethnographiques.
Les auteurs classent les travaux ethnographiques en trois ensembles qu'ils associent à trois postures de recherche. Chacun répond différemment aux deux questions que pose l'ethnographie : celle de l'altérité (comment montrer aux lecteurs que les personnes et les actions lui sont à la fois semblables et différentes ?) et celle de la totalisation (comment référencer les observations à un ensemble unique ?).
Les auteurs procèdent de la manière suivante : Ils expliquent dans un premier temps que les méthodes d'enquêtes ethnographiques totalisantes et les résultats qu'elles proposaient ont subi de nombreuses critiques mais que celles-ci ont ensuite servi d'ouvertures. De l'ethnographie intégrative, en passant par l'ethnographie narrative, les auteurs présentent un modèle d'ethnographie dite « combinatoire » qui se veut plus générale et plus représentative de l'essence humaine à travers l'étude de formes d'action hétérogènes.
Les auteurs mettent en évidence une évolution de l'ethnographie qui s'intéresserait plus à la dynamique des actions présentes sur différents terrains et les nouvelles conceptions qui en découlent. La question centrale renvoyant aux éventuelles possibilités de saisir une réalité grâce à un ensemble de données extraites du terrain d'enquête, les auteurs mettent en avant les apports d'une ethnographie permettant d'étudier la pluralité des actions humaines. L'idée forte est donc de proposer une méthodologie excluant les totalisations intégratives (renvoyant le groupe étudié à un collectif d'appartenance) ou narratives (à une histoire individuelle) au profit d'une investigation faisant ressortir les formes d'action proprement humaine.
Cet article est intéressant d'un point de vue pratique (également théorique) puisqu'il permet de connaitre les différents outils méthodologiques à mobiliser ainsi que leurs limites selon l'activité humaine et le terrain que l'on veut étudier.
[...] Elle appréhende la situation de travail comme un tout» à l'intérieur duquel toutes les observations s'éclairent mutuellement. Elle cherche alors à reconstituer ce qui fait la cohésion de cette entité collective et réalise ainsi une totalisation de type monographique. Elle rapporte les cas observés à une culture ou à une société donnée. C'est une méthode qui vise à accéder au point de vue d'un groupe d'individu, d' indigènes en ayant comme sous entendu que ceux-ci partagent une même culture. Elle place l'ethnographe en acteur principal de l'histoire raconté. [...]
[...] Ce mode d'investigation est pertinent puisqu'il permet de faire discuter différents cas afin d'en faire ressortir une logique d'action proprement humaine. Néanmoins, il nécessite l'étude de plusieurs cas particuliers avant d'élaborer un travail d'interprétation plus général or ces études demandent du temps et l'accès à plusieurs mondes sociaux (terrain) au sens de Strauss. La particularité de ce mode d'investigation réside dans le fait d'étudier des formes d'activités sur divers terrains, en différentes situations en guise d'en extraire les limites du possible proprement humain. [...]
[...] Les auteurs mettent en évidence une évolution de l'ethnographie qui s'intéresserait plus à la dynamique des actions présentes sur différents terrains et les nouvelles conceptions qui en découlent. La question centrale renvoyant aux éventuelles possibilités de saisir une réalité grâce à un ensemble de données extraites du terrain d'enquête, les auteurs mettent en avant les apports d'une ethnographie permettant d'étudier la pluralité des actions humaines. L'idée forte est donc de proposer une méthodologie excluant les totalisations intégratives (renvoyant le groupe étudié à un collectif d'appartenance) ou narratives (à une histoire individuelle) au profit d'une investigation faisant ressortir les formes d'action proprement humaine. [...]
[...] Il faudrait dépasser le cadre théorique de chaque méthode et combiner les trois. Pour cela il faudrait prendre en compte les relations d'enquête et les interactions tout en analysant la complexité et l'imbrication des diverses formes d'appartenances collectives (s'inspirant de l'ethnologie intégrative), les significations indigènes des interactions liées aux scènes sociales dans lesquelles elles se situent (ethnologie narrative) ainsi que la construction des personnes par les interactions et par les choses appropriées (ethnologie combinatoire). S.Beaud et F.Weber disent qu'en agissant ainsi on peut parler d'ethnographie multi-intégrative qui permettrait de décrire les collectif d'appartenance les scènes sociales (l'univers dans lequel les interactions prennent sens pour leurs partenaires) et les histoires personnelles (comme une succession et un chevauchement de scènes sociales). [...]
[...] Cette méthode critique toutes prétentions de la description ethnographique à l'objectivité. C'est la mise en texte d'une expérience ethnographique sous forme d' hyper réflexive (rend chaque activité intelligible grâce aux notions de culture ou de société), dialogique (dialogue entre deux personnes appartenant à deux groupes sociaux différents).C'est l'ethnographe qui, sans y prendre garde fabrique des acteurs collectifs et imaginaire : La France, la classe ouvrière, l'État, le consommateur et leur prête des capacités cognitives, sentimentales comme si ces acteurs étaient de chair et de sang. [...]
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