En France, alors qu'il s'était beaucoup réduit depuis la fin des années 1960, l'écart des salaires mensuels moyens entre hommes et femmes reste d'actualité. A ce titre, la question du travail des femmes et les discriminations dont elles font l'objet n'ont pas perdu de leur pertinence. En effet, les femmes sont celles qui ont plus souvent recours aux « formes particulières d'emploi » (63% des femmes contre 14% des hommes) c'est-à-dire aux «emplois qui dérogent à la norme du contrat du travail à durée indéterminée à temps plein».
[...] De ce fait, on remarque une autre forme de précarité liée à leur emploi qui se manifeste cette fois-ci par des contraintes familiales. D'autant plus que ces femmes se trouvent dans une situation où, dans la plupart des cas, elles ont à leur charge certains membres de famille restés à l'étranger, le nombre souvent élevé de leurs enfants, ainsi que leur conjoint qui se trouve dans la même précarité professionnelle. L'éclatement des heures de travail et des employeurs n'est pas compatible avec la vie familiale. [...]
[...] On remarque ainsi la coexistence de deux catégories de femmes de chambre au sein du groupe hôtelier Sourire : celle qui est directement employée par le groupe et les autres, employées par le sous-traitant Clean. La distinction qui s'opère entre les deux va plus loin que la couleur de leurs blouses (p. 73). Tout d'abord, leur travail n'est pas régi par les mêmes conventions collectives même si, de fait, les salariées devraient être soumises aux mêmes droits et obligations liés à la réalisation d'un travail commun. [...]
[...] A ce titre la question du travail des femmes et les discriminations dont elles font l'objet n'ont pas perdu de leur pertinence. En effet, les femmes sont celles qui ont plus souvent recours aux formes particulières d'emploi des femmes contre 14% des hommes) c'est-à- dire aux emplois qui dérogent à la norme du contrat du travail à durée indéterminée à temps plein (Enquête sur le travail. Concepts, méthodes, récits p. 11). Isabelle Puech, dans son étude sur les femmes de chambre travaillant à temps partiel et à temps complet dans le cadre de la sous-traitance, va encore plus loin. [...]
[...] Le mode de gestion de l'entreprise ainsi que le secteur d'activité de celle-ci peuvent être révélateurs des différentes formes d'intégration et d'inégalité au travail qui peuvent exister entre les salariés. Dans le cas du groupe Sourire, une multinationale de l'hôtellerie constituée de 1200 hôtels en France, la concurrence s'avère acharnée. Ce n'est pas alors par hasard que la politique visant à augmenter leur compétitivité et réduire au maximum les coûts de production se traduit par le recours au travail à temps partiel et à une forme particulière de division du travail : la sous-traitance. [...]
[...] On part en effet de l'idée que, d'après Margaret Maruani, on peut à la fois rejeter son travail et tenir à son emploi. (Entre travail et emploi, p. Ce constat trouve sa justification dans les nombreuses revendications des femmes de chambre de Clean. Leur désaccord avec les discriminations qu'elles subissent est révélateur de la reconnaissance sociale de leur travail et de leur statut social. (p. 75) même si les conditions précaires de leur travail rendent difficile la construction d'une identité commune et d'une capacité de résistance collective face à l'employeur (p. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture