A quelles conditions et au prix de quelles contraintes l'action collective, c'est-à-dire l'action organisée, des hommes est-elle possible ?
[...] Dans une dernière partie, les deux auteurs se sont arrêtés un instant sur le changement. Ce sujet a déjà été traité par les théories marxistes mais celles-ci considéraient le changement comme un fait naturel et refusaient de le considérer comme un problème. Les deux auteurs de L'acteur et le système considèrent le changement est un phénomène systémique. Selon eux, pour que le changement opère, tous les individus doivent entrer en relation, arriver à générer de nouveaux rapports humains, il faut que tout le système d'action se transforme. [...]
[...] Michel Crozier est directeur de recherches au CNRS, ancien professeur à l'université de Harvard et de Nanterre et actuellement responsable du cycle supérieur de sociologie à l'Institut d'études politiques de Paris et au Centre de Sociologie des organisations. Il fut le dirigeant de multiples enquêtes dans les administrations et organisations et l'auteur de nombreux ouvrages notamment Phénomène bureaucratique (1965), Mal américain (1980) et A quoi sert la sociologie des organisations (2000). Quant à Erhard Friedberg, il est autrichien et directeur de recherches au CNRS et du Centre de sociologie des organisations. [...]
[...] La notion de système est un concept d'ambigu et se conserve par le biais de dispositifs de régulation, ainsi l'acteur peut modifier le jeu grâce à l'action de jeux structurés. Dans ce sous chapitre, le but des auteurs est, à travers d'exemples, de découvrir le mode d'intégration qui fait de la réalité un phénomène global particulier (p. 252). Crozier et Freidberg vont donc se pencher sur deux exemples, celui de système politico-administratif départemental français et celui des services hospitaliers de dialyse rénale pour arriver à des conclusions sur ce fameux système concret d'action. [...]
[...] Les problèmes d'organisation qui en découlent ne sont que des solutions que les individus ont inventées pour résoudre ces problèmes. En somme, tout ce que nous faisons, toutes nos actions, tous nos faits, tous nos gestes, tous nos actes que nous réalisons pour faire le bien entre guillemets risquent d'apporter le contraire, c'est-à-dire le mal, c'est ce qu'on appelle l'effet contre intuitif qui est au centre même de tout effort d'action collective (p. 17). La suite de L'acteur et le système sera donc l'occasion de revenir sur les complications générées par la formation de nouveaux modes d'action collective. [...]
[...] 303) que nous allons étudier dans les deux dernières parties. La décision apparaît comme le produit d'un système d'action concret. Il faudra d'une part relativiser la décision et le mythe du décideur et d'autre part trouver des moyens rationnels de passer de la rationalité du système à la rationalité de l'acteur. C'est à Charles Lindblom que revient le mérite de critiquer la rationalité a priori (elle veut éclaircir à l'avance les objectifs) et de préconiser la rationalité a posteriori déclarée plus humaine et plus efficace que l'autre. [...]
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