Depuis les années 1980 sont apparues des « formes particulières d'emploi », ce sont « les emplois dérogeant à la norme du contrat à durée indéterminée à temps plein », c'est-à-dire le travail à temps partiel, l'intérim ou le contrat à durée déterminée. Ces nouvelles formes d'emploi sont souvent sources de précarité avec des conditions de travail pouvant être de qualifiées « d'esclavagisme moderne ».
« Le temps du remue-ménage. Conditions d'emploi et de travail de femmes de chambre » est un article extrait du livre « Sociologie du travail vol 46 n2, avril-juin » qui a été écrit par Isabelle Puech, sociologue du travail, de l'emploi et du genre, et chercheuse associée au centre d'étude de l'emploi. Elle est l'auteure de nombreux articles sur les conditions de travail des femmes de ménage et a obtenu le premier prix du concours 2003 du jeune auteur pour cet article.
Les conditions de travail comprennent alors la pénibilité, les risques du travail effectué ainsi que l'environnement de travail. Elle part de l'hypothèse posée par Pialoux, Germe, Michon et Ramaux, qui explique que c'est « la recherche de flexibilité des entreprises qui les pousse à mettre en place une gestion différenciée du temps de travail » pour démontrer la corrélation entre conditions de travail, statut social et professionnel. Isabelle Puech va commencer par décrire le secteur du nettoyage, ses conditions de travail en général pour ensuite s'intéresser plus particulièrement aux différences par rapport au temps de travail et ainsi montrer les conséquences produites sur le statut social des travailleurs.
[...] Les sous-traitantes, elles, ne disposent pas de cette identité collective, et c'est bien à l'apogée de ces formes particulières d'emploi que les syndicats, base de l'identité collective, ont perdu de l'influence. Entre ces deux types de femmes, il n'y a alors pas qu'une différence de travail, mais il y a une véritable différence sociale. C'est ainsi que l'auteur nous permet de constater que le temps partiel et la sous-traitance ont des effets néfastes sur les conditions de travail qui deviennent précaires. [...]
[...] En l'espèce l'objectif serait alors surtout d'ordre statuaire, ces femmes qui vivent dans la précarité souhaitent avoir un statut social plus élevé, de pouvoir grimper dans la hiérarchie ainsi que le statut de leur travail est reconnu. C'est à travers cet exemple de la grèves que l'auteur réussi à montrer que les conditions de travail difficile et la précarité du travail accentuent le rapport négatif à l'emploi ainsi qu'une faible reconnaissance professionnelle et statut social relativement bas. Par cette enquête empirique, Isabelle Puech, a démontré la présence d'une corrélation entre temps de travail, conditions de travail et statut social. [...]
[...] Les sous-traitantes confrontées à ces femmes, travaillant à temps plein, en permanence remarquent la différence des conditions de travail et de reconnaissance associée. C'est alors ces dernières qui vont déclencher un désir de revendications professionnel en vue d'une reconnaissance sociale chez les sous-traitantes. Face à cette différence de traitement, un sentiment d'injustice se forme, un sentiment qui devient collectif. En effet comme dans le texte de Maruani pour qu'une grève se déclenche il faut un sentiment collectif. Isabelle Puech montre qu'il faut une identité collective pour que la grève s'installe, ainsi que des revendications collectives. [...]
[...] Mais elle ne s'intéresse qu'à une société de sous-traitance, elle aurait pu s'appuyer sur différentes sociétés où les conditions de travail auraient pu être différentes. Alors pour accentuer cette analyse, elle introduit dans sa conclusion des tableaux descriptifs du temps de travail à temps partiel ainsi que des caractéristiques socioprofessionnelles des salariés à temps partiel ce qui montre bien la précarité dans laquelle se trouvent les salariées à temps partiel. [...]
[...] L'auteur montre que leurs conditions de travail diffèrent. En effet les femmes à temps partiel ont un travail flexible, extensible et non maitrisable, elles ne savent jamais quand elles auront terminé, elles n'ont pas d'horaires fixes, celles-ci s'adaptent en fonction du nombre de chambres à faire, de même le salaire dépend du nombre de clients avec des heures complémentaires ni payées ni rattrapées. De plus, ces femmes ne savent généralement ni parler français ni le lire, la flexibilité du temps de travail rend difficile la gestion de la vie familiale. [...]
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