Sociologie des tendances, Guillaume Erner, chapitre 3 : "L'origine des tendances : l'essentialisme et ses limites"

Résumé du document

En sociologie des tendances, une première explication consiste à dire que les tendances dépendent d'abord de l'esprit du temps. Les tendances seraient alors une sorte de langage dans lequel une époque s'exprimerait pour se révéler de manière phénoménale.

Une lecture structuraliste des phénomènes donne naissance à l'idée selon laquelle une époque produit des signes et des symboles typiques qui peuvent être décryptés. L'étude de ces signes et ces symboles se nomme la sémiologie. Au départ, cette discipline est issue de la linguistique mais, par les travaux de Roland Barthes, elle s'applique progressivement aux objets de la culture de masse.

Extraits

[...] Tendanceurs et pop-sociologie Expliquer les tendances par l'esprit du temps semble pourtant réducteur. Pour notre auteur, le substrat de la pensée de Kroeber, perceptible dans le sens commun, relève d'une pop-sociologie d'une sociologie sauvage L'interprétation des tendances données par les tendanceurs s'élabore sans les sujets porteurs de ces tendances. Les tendanceurs s'adonnent à une macrosociologie qui exclue toute place à la subjectivité. Autrement dit, ils interprètent les tendances sans se préoccuper de la signification que l'individu accorde lui-même à ses choix. [...]

[...] Il doit ainsi se plier à l'exercice et trouver les formulations qui lui assureront sa pérennité. Ainsi, sur les pages de magazines fleurissent les injonctions de toutes sortes Le fait que nous prêtions un pouvoir magique à toutes ces injonctions assure au monde de la mode sa longévité. Bibliographie BARTHES R Les Mythologies ; Paris, Le Seuil BARTHES R Le système de la mode, Paris, Le Seuil BAUDRILLARD J La société de consommation, Paris, Denoël ERNER Sociologie des tendances, Paris, PUF, Que sais-je ? [...]

[...] Mais, comme l'explique notre auteur, Cette manière d'appréhender la mode se heurte aux limites traditionnelles du structuralisme . Baudrillard théorie du simulacre ou simulacre de théorie ? Pour Baudrillard, l'homme occidental prête un caractère magique aux objets. En prenant appui sur ce rapport, le capitalisme, s'il veut perdurer, doit transformer l'individu en consommateur. Cette ruse du capitalisme engendre une dictature totale de la mode un dressage mental des masses au travers des médias et de la publicité. Pour notre auteur, cette analyse est inconsistante dans la mesure où elle ne permet pas de rendre compte des tendances qui apparaissent sur des sujets hors du champ de la consommation (choix de prénom par exemple). [...]

[...] Ainsi, c'est en pensant qu'un objet est à la mode qu'on peut le faire devenir à la mode. En sociologie, on peut analyser cela en termes de ‘prophétie auto réalisatrice' (expression qui vient du sociologue Robert K Merton[6]). Kate Moss, disciple de Merton ? Les professionnels de la mode utilisent largement le principe de prophétie auto réalisatrice pour diffuser leurs nouvelles tendances. Le recours à une icône est bien souvent le moyen privilégié pour porter le message. Afin de contourner cela, Kate Moss a choisi de créer sa propre ligne de vêtement. [...]

[...] Notes de lecture concernant le chapitre 3 "L'origine des tendances : l'essentialisme et ses limites" En sociologie des tendances, une première explication consiste à dire que les tendances dépendent d'abord de l'esprit du temps. Les tendances seraient alors une sorte de langage dans lequel une époque s'exprimerait pour se révéler de manière phénoménale. La sémiologie, science des tendances Une lecture structuraliste des phénomènes donne naissance à l'idée selon laquelle une époque produit des signes et des symboles typiques qui peuvent être décryptés. [...]