« Le travail en effet (...) n'est apparu dans l'histoire du monde que du jour où les hommes se sont trouvés trop nombreux pour pouvoir se nourrir des fruits spontanés de la terre. (...) Le surplomb de la mort se faisant plus redoutable dans la proportion où les subsistances nécessaires deviennent plus difficiles d'accès, le travail, inversement, doit croître en intensité et utiliser tous les moyens de se rendre prolifique ».
Cet extrait introduit en quelques phrases le problème dont nous allons traiter ici : la pression démographique autrement dit la population qui augmente alors que les ressources ne s'accroissent pas proportionnellement. Nous verrons que, face à ce problème, de multiples réflexions seront menées dont celle du sociologue Emile Durkheim qui voit dans le travail et son organisation une façon de parer à une éventuelle « situation de rareté » (...)
[...] Mais Thomas Robert Malthus met tout de même en évidence les conséquences négatives que la pression démographique pourrait causer, comme la famine, les conflits politiques et les conflits sociaux, soulignant ainsi l'importance d'une lutte contre la pénurie de ressources. Selon Durkheim, c'est l'organisation et plus précisément la division du travail social qui pourra constituer la solution. Il nous affirme d'ailleurs dans la préface de son œuvre De la division du travail social que «pour lutter contre la nature, nous avons besoin de facultés plus vigoureuses et d'énergies plus productives. Nous voulons que l'activité, au lieu de se disperser sur une large surface, se concentre et gagne en intensité de ce qu'elle perd en étendue. [...]
[...] Un extrait de l'œuvre de Durkheim illustre bien notre conclusion : Nous sommes ainsi conduits à considérer la division du travail sous un nouvel aspect. Dans ce cas, en effet, les services économiques qu'elle peut rendre sont peu de choses à côté de l'effet moral qu'elle produit, et sa véritable fonction est de créer entre deux ou plusieurs personnes un sentiment de solidarité. De quelque manière que ce résultat soit obtenu, c'est elle qui suscite ces sociétés d'amis, et elle les marque de son empreinte. [...]
[...] Pour cela, nous allons nous pencher sur les origines de la division du travail et ainsi, mieux en saisir les conséquences. L'origine de la division du travail pourrait être la recherche du bonheur. En effet, cette division du travail favorise l'efficacité dans l'art, la science et l'industrie. Et l'homme a justement besoin des produits de l'art, la science et l'industrie pour vivre, donc s'il en possède davantage, il est d'autant plus heureux. Durkheim oppose à cette idée classique le fait que tous les changements provoqués par la division du travail ne rapportent rien dans l'immédiat, mais coûtent pendant longtemps. [...]
[...] En effet, Durkheim désire expliquer la nature des changements sociaux du 19ème siècle, et verra dans la division du travail une explication. En effet, Durkheim (1858 -1917) vécut durant le Second Empire (1852-1870), période de grand essor économique en France. Il assista à l'essor du libéralisme économique, à l'expansion coloniale, à la formation du capitalisme industriel, en résumé, il assiste à l'organisation progressive de la classe ouvrière, c'est à dire à la naissance de la société moderne. A ce sujet, il nous dit : Il n'y a plus d'illusion à se faire sur les tendances de notre industrie moderne ; elle se porte de plus en plus aux puissants mécanismes, aux grands groupements de forces et de capitaux, et par conséquent à l'extrême division du travail. [...]
[...] cit p 4. DURKHEIM E., op. cit., p396. DURKHEIM E., op. cit.,p19. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture