Ulrich Beck, "La société du risque"

Résumé du document

Ulrich Beck est né le 15 mai 1944 à Stolp, en Pologne. À partir de 1966 il fait des études de sociologie, de philosophie, de psychologie et de sciences politiques à l'Université de Munich. En 1972, il l'a quitté en tant que docteur en philosophie et a travaillé comme sociologue à l'Université de Munich. Il y travaille comme professeur de sociologie depuis 1979 et est le directeur de son centre de recherche depuis 1997. Il a également été professeur à l'université de Münster (1979 - 1981) et Bamberg (1981 - 1992) (...)

Extraits

[...] Ceci a permis la fin du sentiment d'appartenance à une classe : dans un contexte où les conditions matérielles sont relativement favorables, et où l'on dispose de bonnes garanties sociales, les hommes ont été arrachés aux conditions traditionnelles des classes et aux réseaux familiaux d'entraide pour être envoyés à eux-mêmes et à leur destin individuel sur le marché du travail. (p.158). Ainsi, c'est l'entrée de l'individu sur le marché du travail qui va constituer le point de départ de ce phénomène d'individualisation, d'émancipation, celui-ci se manifestant à l'extérieur de l'activité professionnelle, notamment au sein de la cellule familiale. En effet, l'émancipation de la femme surtout en est le point d'origine : son accès à la formation par exemple est égal à celui de l'homme, et de façon plus générale l'égalité juridique entre homme et femme est reconnue constitutionnellement. [...]

[...] Rapport proportionnel entre la répartition des risques, l'exposition à ces derniers et la classe à laquelle on appartient. De la même façon, la plus ou moins grande capacité à se prémunir des risques est également fonction des revenus, du niveau de formation, et donc assez logiquement de l'alimentation, qui dépend certes des revenus, mais également de l'accès à l'information (les deux étant étroitement liés). Cette tendance à l'anti chimisme, possible que chez les gens aisés, a tendance à s'étendre à tous les domaines. [...]

[...] La différence entre les deux périodes, les deux types de société réside dans le fait que dans la société de classe, si le danger est latent, la misère est quant à elle immédiatement constatable, tandis que dans la société du risque, on ne prend conscience des conséquences, des menaces que dans le discours scientifique, qui se révèle néanmoins de plus en plus impuissant. La menace va se manifester, de façon ponctuelle, pour témoigner qu'elle n'est pas qu'une éventualité. Autrefois, le degré d'exposition à la pauvreté allait de paire avec la situation de classes, tandis que les situations de menaces, de risques transcendent toute différence sociale, elles touchent les populations indifféremment, du moins pas en fonction de leur richesse. La différence réside plutôt dans la capacité à s'informer, à se documenter sur ces risques. [...]

[...] En plus de cela, ils se détournent de la politique. Finalement, la coexistence du politique et du sub-politique conduit à l'élimination de l'autorité du premier : La situation menace de virer au grotesque : la non-politique commence à assumer le rôle dirigeant théoriquement dévolu à la politique. La politique devient une agence de publicité financée par les fonds publics, qui vante les qualités d'une évolution qu'elle ne connaît pas et à laquelle elle ne participe pas activement. (p.472) U. Beck met donc en lumière la fin de l'Etat-providence qui, en contrepartie de destructions causées par la modernité industrielle, assurait la sécurité. [...]

[...] Dans les situations de risque, c'est normalement le savoir qui va déterminer notre exposition au risque. Néanmoins, dans certains cas (la plupart du temps pour ainsi dire), les personnes exposées sont incompétentes dans le domaine de leur propre exposition au risque. elles ne vont pas pouvoir déterminer si ce qui les entoure est néfaste ou pas. Si les risques pour l'avenir n'étaient pas visibles jusqu'à présent, la phase de latence touche peu à peu à sa fin, les menaces sont de plus en plus visibles, perceptibles, il y a une prise de conscience croissante des risques liés à la modernisation. [...]