Début du XXe siècle. La démocratie de marché triomphe. La bourgeoisie ouvre un chantier universel qui va durer plus d'un siècle : celui de la venue de la Raison dans le reste du monde, dans son intérêt, qu'elle prétend être aussi celui des autres.
Le progrès technique semble porter des changements positifs pour tous : avion, radio, métro, moteur électrique, ascenseur, gratte-ciel, équipements ménagers.
Autour des Expositions universelles, la littérature s'en mêle : Jules Verne et la modernité technique, H.G. Wells et ses romans qu'on n'appelle pas encore de science-fiction, mais qui posent les prémisses du genre.
[...] Qu'avons-nous fait, à désenchaîner cette terre de son soleil ? (Le Gai Savoir.) Pour Nietzsche, l'humanité est depuis lors en décadence. Les valeurs de la décadence sont la nouvelle modernité. Elles représentent le seul projet d'avenir. Pour lui, le règne de la raison est aussi celui du doute. Un relativisme destructeur qui nie l'idée même de vérité. La seule vérité du moment, c'est de ne pas en avoir, pour la première fois dans l'histoire des hommes. Le seul projet de l'homme moderne devient donc de s'aimer soi-même. [...]
[...] Une des grandes leçons de l'Histoire : un projet d'avenir se manifeste souvent d'abord sous une forme totalitaire avant d'être repris dans un cadre démocratique. La raison est devenue cauchemar. Le nihilisme continue donc le dénigrement de la raison. À travers l'art : Marcel Duchamp signe un urinoir qu'il rebaptise Fontaine. Après lui, Picasso, Léger, Le Corbusier, que les totalitaires dénoncent comme dégénérés continuent de faire basculer la modernité dans l'héroïsme de la vie quotidienne. 2014. [...]
[...] Socialisme, nihilisme, science-fiction et postmodernité - Jacques Attali, Histoire de la modernité D'après Jacques Attali, Histoire de la modernité, Robert Laffont Début du XXe siècle. La démocratie de marché triomphe. La bourgeoisie ouvre un chantier universel qui va durer plus d'un siècle : celui de la venue de la Raison dans le reste du monde, dans son intérêt, qu'elle prétend être aussi celui des autres. Le progrès technique semble porter des changements positifs pour tous : avion, radio, métro, moteur électrique, ascenseur, gratte-ciel, équipements ménagers. [...]
[...] Les nationaux-socialistes et les fascistes y dénoncent la fin du projet mondial de la démocratie de marché. Mais avec la Grande Guerre, l'idéologie de la raison poursuit son projet, oubliant l'homme et sa liberté. Les intuitions de Nietzsche, les récits de quelques écrivains et les œuvres de quelques artistes se vérifient : la démocratie de marché ne sort de la crise de 1907 que pour entrer dans la Grande Guerre et ses horreurs industrielles. Pour Ernst Jünger, cette guerre est la bataille du matériel la démocratie de la mort Une forme accomplie de la Raison, de la Nation et de la Technique. [...]
[...] En 1919, dans Modern Fiction, un court essai sur l'écriture romanesque, Woolf réaffirme le refus des modernes d'écrire comme les réalistes, qui dépensent un talent immense et une immense application à donner au banal et au transitoire l'apparence du vrai et du durable Pour elle, la vie est une enveloppe semi-transparente qui nous entoure du commencement à la fin de notre état d'être conscient. Au même moment les Allemands utilisent le mot Modern ou Die Moderne Georg Lukas parle de l'Avantgardeismus. La science invente la physique quantique et la théorie de la relativité. La réalité n'est plus logique. [...]
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