Dans les années 80, l'organisation du travail s'est notablement transformée : les méthodes japonaises ont été introduites et ont eu, notamment, beaucoup d'effets sur l'unité ouvrière. Le texte de Stéphane Beaud et Michel Pialoux, extrait de leur ouvrage intitulé Retour sur la condition ouvrière, est une enquête, réalisée dans les usines de Peugeot Montbéliard à partir de la fin des années 80, par le biais d'entretiens de plusieurs ouvriers, et notamment.
Que nous apprend le texte sur ces nouvelles formes d'organisation du travail, et en quoi ces dernières ont eu une répercussion sur le comportement des ouvriers et plus largement de l'unité ouvrière ?
[...] Tout ceci entraine une certaine usure de la part des OS vieillissants et des souffrances qui se répercutent sur le comportement des ouvriers à l'intérieur de l'usine, mais surtout hors de celle-ci. [...]
[...] Les nouvelles formes de travail accroissent la souffrance physique et morale des anciens OS de chaine. En effet, la modernisation des structures de production bouleverse la mentalité et suscite une rupture comportementale avec les générations d'ouvriers précédentes. Stéphane Beaud et Michel Pialoux illustrent parfaitement cette idée lorsqu'ils disent que les nouvelles formes de travail liées à l'informatisation de la production ont accru leur sentiment de dépossession [ ] Leurs vies sont de plus en plus soumises à l'emprise de l'atelier et marquées par ses rythmes ».L'usure gagne donc progressivement ceux qui sont en chaine depuis plus de vingt ans. [...]
[...] Les nouvelles formes d'organisation du travail ont complètement modifié les conditions de travail des ouvriers et plus particulièrement ceux des usines. En effet, les sociologues Stéphane Beaud et Michel Pialoux nous disent que [ ] les récits recueillis auprès de ces OS font tous apparaitre le très vif sentiment d'une aggravation des conditions de travail Cela signifie que cette nouvelle organisation du travail semble désavantageuse pour les ouvriers. Lors de l'entretien de l'ancien OS, Jean, on retrouve ce sentiment d'aggravation qui touche vraisemblablement la quasi-totalité des ouvriers. [...]
[...] Il y a donc une certaine similitude entre les deux métiers. Dans le travail en miette de Georges Friedman, on retrouve tous ces effets négatifs sur les ouvriers : [ ] car Joe est aussi une victime mentale de son travail, candidat à la névrose, tout prêt à venir grossir les rangs des enfants malheureux de la société américaine ».On constate donc que cette souffrance était déjà présente à l'époque (en 1964) et qu'elle ne fait que perdurer avec les nouvelles formes d'organisation du travail. [...]
[...] Le texte montre bien cette répercussion dans la vie extra-professionnelle. Le terme irascible qui signifie s'emporter facilement est utilisé pour décrire l'OS aussi bien dans l'usine que chez lui, je cite : L'intensification du travail se répercute donc immanquablement sur la vie des OS en dehors du travail. Lors des entretiens, beaucoup insistent sur la manière dont ils deviennent de plus en plus irascibles non seulement à l'usine, mais aussi à la maison Cette souffrance que ressentent les ouvriers dans l'usine les conduit donc à adopter un comportement inhabituel hors travail et plus particulièrement lorsqu'ils se retrouvent en famille. [...]
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