Sur le plan méthodologique, s'attacher à montrer une « ethnicisation des rapports scolaires » a une signification. Il s'agit ainsi en prenant l'exemple le plus improbable de faire force de démonstration. Cette démarche est celle utilisée par E. Durkheim (Le Suicide, 1897) ou encore plus récemment par A. Strauss (La trame de la négociation, 1992). Faire état d'une « ethnicisation » dans le domaine de l'école n'a rien d'une évidence, sociologique du moins. En effet, faire appel au concept de l'ethnicité au sein de l'institution scolaire dont l'objectif principal est l'intégration peut être taxé « d'illégitimité républicaine » (Payet et Van Zanten, 1996) (...)
[...] L'ethnicisation des rapports scolaires. Introduction. L'école n'est pas un lieu où se jouent des relations interethniques, c'est un lieu où l'on prêche et où l'on apprend la tolérance, et qui intègre (Perroton p. 131). Sur le plan méthodologique, s'attacher à montrer une ethnicisation des rapports scolaires a une signification. Il s'agit ainsi en prenant l'exemple le plus improbable de faire force de démonstration. Cette démarche est celle utilisée par E. Durkheim (Le Suicide, 1897) ou encore plus récemment par A. [...]
[...] Le discours ethnique s'alimente de leur difficulté, voire de leur incapacité à exercer leur métier face à un public perçu comme étant chaque fois plus réactif vis-à-vis de l'école (Barrère et Martuccelli p. 56). L'ethnicisation entre professeurs et élèves peut également se lire au travers des programmes. L'idée est que ces derniers sont ethnicisés autour d'un Nous national et donc lui-même ethnique, comme nous l'avons évoqué précédemment. C'est ici qu'intervient la question embarrassante de l'éducation interculturelle, du moins dans le cadre stato-national français. Celle-ci semble d'emblée difficilement compatible avec l'idéologie républicaine et universaliste de l'école française. [...]
[...] La violence dans l'école, une gestion communautaire des affaires scolaires. Nous venons de voir que la double ségrégation urbaine et scolaire facilite la création de concentrations de populations. Ces ségrégations génèrent chez les acteurs qui en sont victimes de la frustration pouvant conduire à la violence. Ils ont en effet conscience d'être dans des établissements ou des classes reléguées et stigmatisées ; le lycée professionnel, comme par hasard, c'est les Arabes et les Blacks qu'on y envoie (Charlot p. 183). [...]
[...] Quel regard portez-vous sur ces jeunes que vous croisez le samedi lorsque vous faites votre shopping en famille, qui paraissent rôder comme des loups et qui vous font si peur ? Que savez-vous de leurs vies, de leurs histoires, de leurs familles ? Rien ou presque . Que savez-vous de la délinquance ? . On vous a sûrement déjà volé votre voiture ou celle de votre voisin, votre enfant (ou celui d'un de vos proches) s'est sûrement fait malmener à l'école par ces jeunes sauvageons issus de l'immigration. [...]
[...] Cette ségrégation scolaire résulte en partie, pour ne pas dire totalement, sur des raisonnements en termes de marché concernant l'institution scolaire. Mais avant de détailler les différentes logiques et stratégies développées par les acteurs de la vie scolaire, nous pouvons dire que ce fonctionnement trouve son origine dans la démocratisation et la massification de l'enseignement. Devant cet afflux de populations aux portes de l'école apparaît une concurrence. Si autrefois, celle-ci n'avait que peu ou pas lieu l'école étant réservée à une minorité elle émerge avec la diversification des publics. [...]
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