Du rapport du savoir, éléments pour une théorie, chapitre 3 « Pour une sociologie du sujet », Bernard Charlot

Résumé du document

L'auteur commence par nous rappeler qu'avant d'être un élève, c'est-à-dire un être défini par un lieu, une activité spécifique (scolaire), l'élève est une personne, c'est-à-dire un sujet. Pour Charlot, le sujet se définit par le fait qu'il est un être humain, c'est-à-dire un être au monde, pris dans une relation intime avec ce dernier. Cette relation est à la fois spatio-temporelle, il a une histoire, ne décline pas son identité de la même manière en fonction des lieux ; mais aussi relation à l'autre, quelque soit cet autre. Le monde scolaire n'est donc qu'une partie de son activité dans le monde. Le sujet est par ailleurs être social, il naît et grandit dans une famille, première instance socialisante ; il évolue parmi ses semblables, se construit par analogie et distanciation d'avec eux…il occupe « une position dans l'espace social ».

Extraits

[...] La sociologie de la subjectivation de Dubet semble vouloir faire l'économie d'une véritable réflexion sur le sujet lui-même. Pour Charlot, ce qui pose problème, c'est la définition même de la subjectivation, de la subjectivité et du sujet. Chez Dubet, ce qui définit le sujet, c'est la distance : distance par rapport aux autres, et distance par rapport à lui-même. En jouant différents rôles, le sujet se met à distance de lui-même pour incarner le rôle adéquat au contexte. En conséquence, le sujet en lui-même ne dispose pas d'une réalité propre. C'est ce que conteste Charlot. [...]

[...] C'est au lycée que le sujet se construit pleinement : Le lycéen se construit comme sujet, c'est-à- dire comme l'auteur de sa propre éducation, quand il possède la capacité de construire son expérience, de lui donner un sens et de la maîtriser en fonction de la nature des épreuves qui lui sont imposées. . Ainsi, comme le rappelle Charlot en citant Dubet lui-même, chez Dubet : La formation des acteurs sociaux est double. D'une part, c'est une socialisation dans laquelle les individus intériorisent des normes et des modèles. [...]

[...] Du rapport du savoir, éléments pour une théorie - chapitre 3 Pour une sociologie du sujet - Bernard Charlot Introduction L'auteur commence par nous rappeler qu'avant d'être un élève, c'est-à-dire un être défini par un lieu, une activité spécifique (scolaire), l'élève est une personne, c'est-à-dire un sujet. Pour Charlot, le sujet se définit par le fait qu'il est un être humain, c'est-à-dire un être au monde, pris dans une relation intime avec ce dernier. Cette relation est à la fois spatio- temporelle, il a une histoire, ne décline pas son identité de la même manière en fonction des lieux ; mais aussi relation à l'autre, quelque soit cet autre. [...]

[...] Bernard Charlot point alors du doigt la difficulté suivante : comment penser le sujet comme social, alors que la sociologie s'est construite en se démarquant des théories du sujet ? Une sociologie sans sujet : Durkheim et Bourdieu Durkheim Pour Durkheim, la société est un objet spécifique, au-delà de la somme de ses agents. Comme nous le rappelle Charlot, pour Durkheim, les faits sociaux sont des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieurs à l'individu, et qui sont doués d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent. Durkheim parvient cependant à définir ces manières d'agir, de penser sous les termes ‘représentations collectives'. [...]

[...] Il évacue ainsi la question de la liberté du sujet, le sujet est bien un sujet agissant, à la manière du sujet libre de la philosophie classique, mais derrière cette apparence de liberté se cachent ses Habitus. L'habitus est une notion qu'a forgée Bourdieu pour rendre compte du conditionnement du sujet en fonction du cadre social dans lequel il évolue. L'habitus se constitue alors par intériorisation, incorporation, des valeurs de ce cadre social. Elle permet au sujet d'être intégré au monde, mais de manière stigmatisante, puisque révélatrice de son appartenance. Le sujet de la psychologie est également exclu. Bourdieu rappelle sans cesse que le sujet est social. [...]