Quai de Ouistreham, travail, conditions de travail, hiérarchie, Florence Aubenas, description d'un travail, société, déshumanisation, organisation, littérature, 2010, classe basse, classe opprimée, vie de travail
Née en 1961, Florence Aubenas effectue ses études à Bruxelles puis à Paris. Passionnée par son métier de journaliste, elle est férue d'aventure et pleine de curiosité. Elle commence à travailler pour le journal « le Nouvel Économiste », puis « Le Monde » et devient reporter. En 2005, sa carrière se bouscule puisqu'elle se rend en Irak pour le procès de Saddam Hussein et se retrouve prise en otage durant 6 mois.
[...] Pour conclure, l'auteur propose ici une réelle description d'un travail, en s'immergeant à l'intérieur de ce milieu, et en proposant au lecteur de l'accompagner dans son immersion. Grâce au point de vue interne, le lecteur peut se rendre compte de la dénonciation qui se cache derrière cette investigation. Ouverture : Tout comme les auteurs précurseurs du réalisme et naturalisme, Florence Aubenas mène une réelle enquête afin d'être en totale immersion pour dénoncer les conditions de travail et de vie de cette classe basse, suivant les traces d'Émile Zola, ou de Guy de Maupassant. [...]
[...] L'immersion de Florence Aubenas sur son terrain est totale puisqu'elle partage la vie de travail et le quotidien de ces personnes qui lui est méconnu. Son but est de montrer des conditions de travail dans lesquelles elle est épiée, surveillée, pour ses moindres faits et gestes. Mais surtout, elle est considérée comme une machine presque déshumanisée avec aucun adjectif qualifiant son ressenti personnel ou celui de ses collègues. Elle utilise de nombreux comiques différents : le comique de situation avec M. [...]
[...] Le comique est poussé à l'extrême avec la comparaison « comme s'il s'agissait de sa propre argenterie de famille » une phrase ironique de la part de l'auteur qui insiste sur la sévérité du « dragon ». Le champ lexical de la surveillance « un reproche » « gravité » (l.12), « formel » (l.28) montre bien que l'autorité exercer par les dragons est importante. Le temps de l'impératif est utilisé pour donner les ordres et montrer la pression qu'elle ressent : « il faut accélérer » (l.24). De plus, l'accumulation et la répétition du terme « et » (l.26), « Et la pomme de douche ? [...]
[...] Il est celui qui s'occupe de la planification, l'organisation « on ne tiendra jamais les horaires prévus par M. Mathieu », une négation qui accentue le reproche de la cadence imposé. Il est également chargé de vérifier que tout est en ordre « il a entamé son propre tour d'inspection », l'exagération insiste sur le fait que les supérieurs sont attentifs au moindre détail. On remarque également qu'ils sont stricts et ne laissent rien passer, « quand claque une exclamation derrière moi » (l.21), l'allitération en « q » montre la surprise et l'angoisse du personnage principal. [...]
[...] Le choix de Florence Aubenas est de faire une réelle description « de l'intérieur » de ce système. L'immersion pour le lecteur est totale, on se sent impliqué dans la scène comme si on y assistait. L'auteur utilise le point de vue interne avec le pronom personnel « je » répété 8 fois au cours du texte. On remarque également que son but n'est pas d'air objectif, mais de dénoncer. En effet, elle donne son propre point de vue : « gravité » (l.12), « un drame » (l.16), avec des adjectifs et exagérations « pas du tout d'humeur » (l.28) pour amplifier son avis. [...]
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