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Erhard Friedberg construit son analyse de l'action organisée en plaçant l'acteur au centre de l'organisation. L'acteur est compris comme individu usant de stratégies pour s'imposer dans les jeux de pouvoir structurant l'organisation. Et cette hypothèse sous-tend échanges, rapports de force, et négociations entre les acteurs.
Avant de développer son propos, Erhard Friedberg pose différents postulats et hypothèses. Le premier consiste à admettre que l'organisation est caractérisée par différents individus tous rationnels, c'est à dire d'acteurs agissant autour d'objectifs propres. Il présuppose donc que ces individus ne se considèrent pas comme des « moyens » de l'organisation, désindividualisés et corvéables, au service des dirigeants de l'organisation. Ils revendiquent leurs individualités en se fixant buts et objectifs propres, qui peuvent parfois être pris au dépends des objectifs de l'organisation même. Ce caractère rationnel des individus composant l'organisation n'est pas nécessaire un défaut ; c'est juste un fait démontant le principe souvent admis du modèle d'organisation structurée autour d'une rationalité unique.
Cette hypothèse des multiples rationalités composant l'organisation pose aussi le problème de la liberté des acteurs, et Erhard Friedberg la pose comme relative : selon lui, chacun des membres de l'organisation dispose d'une liberté de choix totale quant à son positionnement au sein de cette dernière. Cependant, certains brident cette liberté et réduisent volontairement leur éventail de possibilités.
Et c'est l'étude de cette liberté relative qui sous-tend l'ensemble de l'analyse de Friedberg ; car selon lui, on ne peut pas étudier le fonctionnement d'une organisation sans partir du postulat que chaque acteur dispose de cette liberté relative certes, mais néanmoins réelle.
Si cette liberté est usée de façon inégale selon les acteurs, c'est qu'elle découle d'une rationalité variable : Erhard Friedberg postule que l'environnement des individus les empêche de faire des choix pleinement rationnels, soit par des contraintes temporelles, soit par un manque de discernement dû aux stratégies individuelles parasitant l'arbitrage des acteurs. C'est pourquoi, si Erhard Friedberg appuie sa théorie sur la rationalité des acteurs, il précise que celle-ci est limitée par l'incapacité de l'exercer pleinement au sein de l'organisation.
[...] C'est pourquoi, si Erhard Friedberg appuie sa théorie sur la rationalité des acteurs, il précise que celle-ci est limitée par l'incapacité de l'exercer pleinement au sein de l'organisation. II Thèse : C'est la structuration des rapports sociaux entre les individus par l'organisation qui est étudié dans le pouvoir et la Règle. Selon Erhard Friedberg, les rapports entre individus sont par nature conflictuels, ou tout du moins présentent une instabilité structurelle. Et c'est l'organisation sociale qui stabilise ces relations et les rend pérennes. [...]
[...] Il s'agit d'une approche illustrant les fluctuations, les contingences, et les imprévisibilités nécessaires structurant les organisations. Cette approche, parce qu'elle insiste sur les dynamiques spécifiques à chaque organisation, est donc profondément contemporaine. Et elle tend constamment à cette conclusion : Le pouvoir n'est pas dissociable de la règle puisqu'il la génère automatiquement. Comme l'amour et la confiance, le pouvoir est inséparable de la relation à travers laquelle il s'exerce. BIBLIOGRAPHIE : Le Pouvoir et la Règle, Erhard Friedberg, Editions du Seuil, Collection Points/Repères, Année 1997. [...]
[...] Erhard Friedberg insiste particulièrement sur ce point : les acteurs conservent constamment un pouvoir de choix. Si le caractère de l'action humaine est indéterminée, les individus se positionnent stratégiquement autour dans leurs rapports aux autres. C'est pourquoi il est impossible de hiérarchiser les actions puisque celles-ci découlent d'un contexte stratégique propre. Tout comme il est impossible de hiérarchiser les mécanismes de régulation de cet ordre social, tant celui-ci se construit de façon autonome et résulte d'un agrégat de choix entrepris par les acteurs, certes tous tournés dans cette même finalité de structure et de coordination, mais néanmoins prix de façon individuelles et indépendantes. [...]
[...] Cet ordre régit l'ensemble des actions et positionnement des individus composant l'organisation. C'est le respect de cet ordre qui pousse les acteurs à ériger des règles pour assurer une coordination fluide et efficiente de leurs actions. Cette communion des individus ne se légitime que par sa fonction organisationnelle, dans cette dimension utilitariste pour optimiser la validation d'objectifs communément recherchés. Mais selon Erhard Friedberg, cette collaboration passe nécessairement par une interdépendance des individus, qui brident pour ainsi dire momentanément leur autonomie en vue de résultats communs. [...]
[...] Erhard Friedberg LE POUVOIR ET LA REGLE Dynamiques de l'action organisée I Hypothèses introductives : Erhard Friedberg construit son analyse de l'action organisée en plaçant l'acteur au centre de l'organisation. L'acteur est compris comme individu usant de stratégies pour s'imposer dans les jeux de pouvoir structurant l'organisation. Et cette hypothèse sous-tend échanges, rapports de force, et négociations entre les acteurs. Avant de développer son propos, Erhard Friedberg pose différents postulats et hypothèses. Le premier consiste à admettre que l'organisation est caractérisée par différents individus tous rationnels, c'est à dire d'acteurs agissant autour d'objectifs propres. [...]
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