Chaque individu possède un panel de caractère personnel ou physique pouvant s'éloigner des normes et être considéré comme déviant. La peur de la stigmatisation et des sanctions sociales ou pénales nous pousse constamment à masquer nos aspects déviants aux yeux des autres. Le concept même de la déviance a fait l'objet de diverses études sur diverses sociétés cataloguées comme déviantes et de diverses définitions suivant les courants sociologiques se superposant.
La déviance a entre autres été étudiée autour de la criminalité comme l'école de Chicago, de la toxicomanie comme H. Becker, du suicide comme Durkheim, du handicap comme Erving Goffman ou Robert Murphy, ou encore de la pauvreté comme G. Simmel. Tous ces courants sociologiques ayant tenté d'apporter une explication au motif ou à la cause des comportements déviants en ne s'attardant qu'à l'individu déviant.
H. Becker, dans son ouvrage de référence "Outsider", va développer un nouveau courant de pensée, l'interactionnisme, montrant le caractère indispensable d'évaluer les normes et de distinguer ceux qui les conçoivent, les normes n'étant pas figées, mais construites par les acteurs au cours d'interactions.
Les apports de H. Becker ayant marqué le regard de la sociologie sur le thème de la déviance, nous jetterons un regard sur son approche en tentant d'apporter une piste de réponse à la problématique suivante : En quoi Becker se détache-t-il de l'approche fonctionnaliste définissant la déviance, et quelles déviances peut-on corréler à son approche ?
[...] Ainsi, l'augmentation du taux de divorce entre 1976 et 2006 reflète une modification du regard de la société sur l'acte de divorcer. Divorcer aujourd'hui n'est pas reconnu comme étant une norme, mais échappe de plus en plus au jugement le définissant comme un comportement anormal. Wilkins fut le premier sociologue à reprendre la conception de H. Becker en qualifiant qu'un acte est déviant par le jugement qu'on lui porte. Il est selon lui impossible d'avoir une connaissance exhaustive de la normalité, par contre l'anormalité est facilement reconnaissable par son caractère inusuel. [...]
[...] La notion de stigmatisation ne reflète guère autre chose qu'un phénomène de déviance, Goffman distingue trois grandes catégories de stigmates que sont les stigmates corporels (handicap physique) les stigmates tribaux correspondant aux origines à la religion, et les stigmates tenant à la personnalité et/ou au passé de l'individu. H. Becker, toujours dans Outsider, développe son étude de la sociologie de la déviance à partir d'un examen de l'usage de marijuana par les musiciens de cabaret avec la démonstration de la carrière morale (cf. page ce qui peut s'apparenter aux stigmates de personnalité selon Goffman. [...]
[...] On ne peut véritablement observer que trois réels courants d'études antérieures à H. Becker, figurant comme les prémices sociologiques de la déviance, en l'occurrence le courant écologique de l'école de Chicago, le courant culturaliste et le courant fonctionnaliste. Jusque dans les années soixante, ces trois courants se sont évertués à expliquer, pourquoi certains individus commettent des actes déviants alors que d'autres ne le font pas, en tentant d'apporter une réponse à ces trois questions : Pourquoi font-ils cela? Comment expliquer leur transgression? Qu'est-ce qui les conduit à faire des choses interdites? [...]
[...] Becker mais également le fonctionnalisme, permettent d'apporter un regard critique sur les comportements déviants qui nous entourent .Tout comme les sociologues abordent la déviance sans jugement de valeur, estimant qu'il n'y a pas de vie sociale sans déviance. Il serait bon à chacun de s'imprégner d'une part de cette optique et d'aborder avec le même recul les comportements ou les actes des individus nous entourant, ce qui adviendrait à limiter la stigmatisation cause de malaise social, de plus en plus présent dans les sociétés modernes. La première démarche semble'-t serait que tout à chacun aborde avec recul les faits médiatiques qui se nourrissent de la déviance humaine. [...]
[...] Becker comme un insider dans le monde de la drogue. Chez les fumeurs de marijuana, l'aboutissement de l'étiquette de déviant suit une carrière morale s'effectuant en 8 phases, réagissant entre elles en cascade : - Le déviant carriériste en devenir commence par un apprentissage de la technique (étape - Puis il prend conscience du lien entre des symptômes euphorisants et la consommation de marijuana (étape - Ensuite il doit débuter sa consommation de la drogue et apprendre à en percevoir les effets (étape - Dès lors il doit apprendre à aimer les effets (en aucun cas l'utilisation ne continuera si les effets ne sont pas perçus comme tels) (étape 4). [...]
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