Olivier Galland, Marco Oberti, "Les étudiants", La Découverte, coll. Repères, p 48-53

Résumé du document

Le texte est un extrait issu du chapitre 2 « L'expérience universitaire » de l'ouvrage Les étudiants paru en 1996. Après avoir abordé dans ce chapitre « L'orientation », « Le travail universitaire et [les] conditions d'études », ce point du chapitre aborde « La vie collective à l'Université ». Ce passage s'intéresse à la sociabilité des étudiants au sein de l'université, autant à ses représentations par les étudiants eux-mêmes que par le biais d'une synthèse des travaux scientifiques les plus récents. Tout comme l'ensemble de l'ouvrage, la volonté des auteurs est de dresser le portrait de cette moitié de classe d'âge qui poursuit des études au-delà du baccalauréat, et particulièrement dans cet extrait, sur les interactions au sein de la fac et les images qu'en ont leurs protagonistes, les étudiants.

Extraits

[...] Pour les dossiers d'analyse, il va être intéressant de vérifier si à Paris nous retrouvons les mêmes critiques au même moment d'étude, la même représentation, et les mêmes pratiques d'entraide. Nous pouvons aussi essayer de voir les variations spécifiques à Tolbiac (pas de véritable cafétéria, hall juste de passage contrairement à d'autres facs, etc.). [...]

[...] Le nombre de personnes fréquentées régulièrement et avec qui se construit le réseau d'aide et de travail en commun est aussi analysé. Il se révèle être limité à une poignée d'étudiants, ce qui est compatible avec la représentation individualiste de l'environnement universitaire, concrétisée dans la faible participation aux organisations institutionnelles de la fac, mais qui est néanmoins contredite par le déploiement d'une multitude de petits cercles d'entraide qui, paradoxalement, font que les étudiants ne se sentent pas pour autant isolés au sein de l'université. [...]

[...] C'est à partir de ce point que leur avis divergent. L'avancement dans les études traduit une sévérité plus grande contre l'anonymat de la fac et la volonté de reconnaissance et de disponibilité des professeurs, d'autant plus importante que les heures au sein de la fac s'amenuisent. Par contre, sur la question de l'information, de la communication ce sont les premières années qui expriment le plus de critiques, l'acquisition de l'autonomie y étant pour quelque chose. 10) Quelles idées suggère ce texte pour la préparation des dossiers d'analyse ? [...]

[...] En effet, on présuppose aisément l'existence du questionnaire qui a constitué la base de cette enquête, puisque l'extrait fait part de plusieurs données chiffrées : 60% d'entre eux sont d'accord pour dire qu'à l'Université, c'est du chacun pour soi De même, le caractère qualitatif de l'enquête peut être à rechercher du côté des auteurs cités, et notamment François Dubet dont les travaux en 1994 ont porté sur le sujet Université et villes, et au cours desquels il a été amené à recueillir les commentaires d'étudiants. On peut en particulier souligner ici la pertinence des contradictions issues des résultats des questions d'opinion et des questions plus factuelles. C'est en soulevant, par une question d'opinion l'université c'est du chacun pour soi la représentation individualiste qu'on les étudiants de la vie collective universitaire, que les auteurs contre disent celle-ci, par des questions de fait un tiers des étudiants déclarent travailler souvent avec d'autre en mettant en avant le non- isolement et l'entraide entre étudiants. [...]

[...] Sinon, pour faire référence au livre 80% au bac, et après ? de Stéphane Baud, on retrouve dans les formes de sociabilité de ses enquêtés, les mêmes remarques apportées par l'enquête OSC de Galland et Oberti. En parallèle avec les apports de P. Bourdieu et J.C. Passeron, on retrouve dans le comportement des 4 enquêtés cette sociabilité restreinte à l'université, peut être aussi expliqué justement par des dotations culturelles différentes. Quelles pistes d'analyse proposent les auteurs pour résoudre la contradiction entre le discours et les pratiques des étudiants ? [...]