Norbert Elias, né en 1897 à Breslau, ville alors allemande, aujourd'hui polonaise, et mort en 1990 est un penseur qui s'est intéressé à une multitude de disciplines telles que la médecine, la philosophie, la sociologie, l'histoire, la psychologie, la psychanalyse ou encore les sciences politiques. Sa formation de sociologue s'est faite dans une université très wébérienne, cependant, Elias ne s'inscrira pas dans le courant individualiste de Weber ; il ne s'inscrira pas non plus dans le courant holiste de Durkheim. Refusant ce clivage, il va construire une nouvelle réflexion sociologique. Il est difficile, par conséquent, de classer les œuvres d'Elias puisque celui-ci va se trouver à la marge des grands courants sociologiques.
Nous verrons donc en quoi cette nouvelle conception de la sociologie rompt avec la sociologie traditionnelle et en quoi elle apporte une réflexion sociologique nouvelle.
Nous verrons donc en première partie les ambitions d'Elias de faire une sociologie nouvelle avec de nouvelles méthodes, de nouveaux objets et un nouveau concept central : la configuration. En seconde partie, nous nous intéresserons à l'application de ce concept de configuration à travers le thème de l'individu et de société où nous en profiterons pour nous pencher sur sa rupture avec la sociologie traditionnelle, puis nous nous intéresserons brièvement au thème du pouvoir puis des pronoms. Enfin, en dernière partie, nous nous interrogerons sur le lien entre la pensée d'Élias et le contexte historique. L'originalité de la pensée d'Élias est peut-être liée à une trajectoire spéciale, à un contexte difficile.
[...] Il participe à la première guerre mondiale où il sera gravement blessé. Il fait des études de médecine puis de philosophie. La crise économique de 1929 va lui entraîner des problèmes financiers qui vont peser sur sa production intellectuelle. Il se tourne ensuite vers la sociologie. En 1933, face à la montée des nazis au pouvoir, Elias doit s'exiler, d'abord en Suisse puis à Paris et enfin en Angleterre. Il accumulera des petits travaux avant d'obtenir une bourse de deux qu'il consacrera au Processus de civilisation. [...]
[...] La notion de configuration a été également remise en question. Cependant, Elias a rénové la sociologie : il a rompu avec la tradition sociologique, il a exigé une scientificité propre aux sciences humaines qui doit être liée à un programme empirique. Ce souci d'empirisme de la description est dû à sa forte envie de comprendre, sa curiosité, sa pensée et aussi sa biographie. Elias, après avoir déconstruit la sociologie traditionnelle, a cherché à reconstruire une sociologie nouvelle. Et malgré une mauvaise réception de son œuvre au départ, il a réussi, de son vivant, tardivement certes, à avoir sa place dans l'histoire intellectuelle et par conséquent à gagner sa révolution sociologique. [...]
[...] Norbert ELIAS est-il original ? Norbert Elias, né en 1897 à Breslau, ville alors allemande, aujourd'hui polonaise, et mort en 1990 est un penseur qui s'est intéressé à une multitude de disciplines telles que la médecine, la philosophie, la sociologie, l'histoire, la psychologie, la psychanalyse ou encore les sciences politiques. Sa formation de sociologue s'est faite dans une université très wébérienne, cependant, Elias ne s'inscrira pas dans le courant individualiste de Weber ; il ne s'inscrira pas non plus dans le courant holiste de Durkheim. [...]
[...] La notion d'interdépendance est au cœur même de la théorie d'Elias : Comme un jeu d'échecs, toute action accomplie dans une relative indépendance représente un coup sur l'échiquier social, qui déclenche infailliblement un contrecoup d'un autre individu (sur l'échiquier social, il s'agit en réalité de beaucoup de contrecoups exécutés par beaucoup d'individus) limitant la liberté d'action du premier joueur. (La Société de cour, N. Elias) Elias nomme les formes spécifiques d'interdépendance entre individus configuration Il va donc proposer la configuration comme outil conceptuel qui va permettre de desserrer la dichotomie individu-société et va permettre de mettre en évidence les interdépendances humaines. Nous faisons parti les uns des autres nous dit Elias et il s'agit de penser le monde comme un réseau de relation résume Roger Chartier. [...]
[...] Ainsi, Elias apporte à la sociologie de la fraîcheur, de la nouveauté. Il rectifie le but de la sociologie, son objet, ses besoins : la sociologie a manifestement besoin d'une image des hommes au pluriel, d'une multitude d'hommes représentant des processus relativement ouvert et indépendant. (Qu'est ce que la sociologie, N. Elias) L'originalité d'Elias vient donc de cette nouvelle façon de penser la sociologie : en termes de relation, d'interaction, en terme de configuration. De plus, Elias ne s'inscrit donc dans aucun des deux grands courants sociologiques : ni individualiste, ni holiste, il va faire de tout, au contraire, pour ne pas tomber dans ce dualisme, ce qui est nouveau en sociologie. [...]
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