Patrick Declerck est un anthropologue ainsi qu'un psychanalyste et philosophe français se présentant comme un nietzschéen. Il s'intéresse aux questions de désocialisation, de l'errane et de l'alcoolisme. Il devient ethnographe en 1980 et commence son travail auprès des clochards de Paris. Au début, il fit seulement de l'observation puis ensuite il vivra lui même l'expérience de la vie dans la rue, de la mendicité et de la modeste qualité d'accueil des centres d'hébergement d'urgence.
Ce travail durera plus de 15ans. De cette expérience naîtra un livre Les naufragés, Avec les clochards de Paris. Dans une première partie, l'auteur présente les clochards, leurs modes de vie, l'histoire de leur vie ainsi que leur parcours dans les institutions spécialisées ou lors de leur réinsertion. Dans la seconde partie, il explique son expérience en tant que soignant dans ce milieu.
Cet extrait est situé dans la deuxième partie aux pages 349 à 354, qui est intitulé le couple soignant/soigné dans la prise en charge de la grande désocialisation.
[...] Ce mécanisme aide le soigné à se faire une identité fixe sur lui- même. Il vient souvent avec un problème sous-jacent qui lui permet d'obtenir l'attention d'une pseudo-mère qui est le soignant. Mise en oeuvre du projet. Cette phase s'adresse au soigné selon sa demande normalisante aui marque un désaccord entre les désirs du soigné et ses possibilités réelles. Le rôle du soignant est de rendre possible le changement du soigné. Ils leur apportent la possibilité de ne pas être seul durant ce qu'il éprouve ou ce qu'ils ont éprouvé. [...]
[...] Son étude permet de saisir comment les représentations proposées de la maladie structurent les conduites envers l'alcool et les rapports sociaux que vivent les buveurs. La participation au mouvement oriente en grande partie la manière dont s'organisent les liens entre les anciens buveurs et leurs proches et avec les professionnels. L'auteur présente la façon dont les "malades" interprètent les causes de leur mal, les effets de l'alcool sur le corps global, les différentes façons de "gérer le mal au quotidien" et enfin le processus qui conduit à rendre désirable l'abstinence. [...]
[...] Comme l'a étudié FAINSANG Sylvie, spécialisé en anthropologie de la maladie, les bases et l'essence de la relation médecin/malade devraient être étudiées. Elle délivre dans un livre écrit sur l'intimité au sein de ce colloque singulier (la relation médecins-malades : information et mensonge, 2006) une somme d'information étayant cette réflexion. Elle y décrit le jeu de la vérité et du mensonge qui est joué au cours des consultations. Dans l'ouvrage Ethnologie des anciens alcooliques, la liberté ou la mort (1996), elle entraîne le lecteur dans le monde méconnu de la guérison. [...]
[...] Souffrant de ce désaccord, la relation entre soignant et soigné se solde par l'abandon du projet et la rupture du lien. Suite à cela, le patient (le soigné) redevient ce qu'il était avant ce projet et le soignant se retrouve seul devant son échec et l'incompréhension de celui-ci. Nous ne pouvons pas savoir de qui exactement vient le problème, si c'est du soignant ou/et du soigné. Si le problème vient du soignant, celui ci veut transférer la haine et sa colère sur le patient. [...]
[...] - relation thérapeutique = 3 temps : élaboration du projet. mise en oeuvre du projet. abandon du projet. II) Les différentes phases de la relation. Elaboration du projet. La "lune de miel" qui correspond à la phase d'élaboration du projet social ou thérapeutique, où chacun s'accorde sur les objectifs et les moyens. Il explique que si cette 1e phase fonctionne, le soignant comme le soigné pourront être heureux et apportera alors une gratification narcissique, ce qui voudrait dire que le soigné peut aller mieux seul. [...]
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