Musiciens et "caves" de Howard Becker

Résumé du document

Howard Becker, né en 1928, est une des figures marquantes de « l'Ecole de Chicago », qui part de l'idée que les individus ne subissent pas les faits sociaux, mais qu'ils les produisent par leur interaction. Becker étudie à l'université de Chicago à une époque où enseignent encore les principaux disciples et collaborateurs de R. E. Park, E. Burgess et E. Hughes. Ce dernier l'encourage à prendre pour sujet de maîtrise l'étude des musiciens de jazz. En 1951, Becker effectue une enquête sur les fumeurs de marijuana, nombreux dans le milieu du jazz.

Extraits

[...] Analyse de texte : Musiciens et caves de Howard Becker Howard Becker, né en 1928, est une des figures marquantes de l'Ecole de Chicago qui part de l'idée que les individus ne subissent pas les faits sociaux, mais qu'ils les produisent par leur interaction. Becker étudie à l'université de Chicago à une époque où enseignent encore les principaux disciples et collaborateurs de R. E. Park, E. Burgess et E. Hughes. Ce dernier l'encourage à prendre pour sujet de maîtrise l'étude des musiciens de jazz. [...]

[...] C'est à partir de ce pouvoir de choisir ce qu'ils veulent écouter ou pas, que le musicien ait le choix de rester comme il est ou de devenir commercial On pourrait conclure par dire que non seulement les musiciens sont vus comme déviant par la société, mais eux ils voient la société inférieure et différente à eux, la séparation vient des deux côtés. Mais même si séparer pas les idéaux, les musiciens et les caves ont un lien infrangible, la musique. [...]

[...] Ceci engendre un autre problème du fait de la dépendance professionnelle des musiciens envers les non-musiciens. Même si les musiciens méprisent les caves et pensent être supérieurs, ils sont soumis au pouvoir de ce dernier, car les difficultés du musicien résident dans le fait que le cave est en position d'obtenir ce qu'il désire : s'il n'aime pas le genre de musique offert, il ne paiera pas une seconde fois pour l'entendre Pour obtenir les meilleurs emplois, il faut satisfaire le public ce qui incitera les employeurs à vous refaire confiance. [...]

[...] On pourrait donc se demander si les musiciens n'exagèrent-ils pas lorsqu'ils décrivent leurs publics. Et est-ce qu'ils ont une vraie raison pour s'isoler ? [...]

[...] Ils ne partagent pas les mêmes valeurs, les mêmes façons de penser, de se conduire, etc. En effet, les membres de ce groupe professionnel pensent posséder un don inexplicable et qui ne peut être compris uniquement par ceux le possédant. Cette incapacité à acquérir ce don et l'importance que les musiciens lui portent sont deux points reflétant un fort sentiment de supériorité vis-à-vis des non-musiciens : les musiciens ont le sentiment d'être différents des autres personnes, supérieurs à elles ( ) Ainsi, Becker nous montre à travers de nombreux exemples qu'il est inconcevable pour tout musicien qu'une cave vienne lui demander un certain morceau ou une autre interprétation : le musicien estime qu'en aucun cas un non-musicien ne doit lui dire quoi jouer, ni comment jouer Au sein de ces derniers, l'une des règles majeures, réside dans l'interdiction de critiquer l'un d'eux sur sa façon de jouer, mais aussi sur sa conduite dans sa vie personnelle: les musiciens toléreront des comportements étrangers chez un collègue sans chercher à le sanctionner ou à le freiner mais ils disent aussi ne pas porter jugement envers les non-musiciens : s'ils refusent de se plier aux conventions sociales, les musiciens ne cherchent pas non plus à en imposer le respect aux autres Les musiciens se placent dans une toute différente catégorie par rapport aux caves et une des caractéristiques de leur sous-groupe serait celle de se démarquer, d'être original, nous pouvons parler de l'exemple du musicien qui brûle sa voiture, tombé malheureusement en panne au mauvais moment ; et qui, de ce fait suscite l'admiration des siens. [...]