Nous proposons d'étudier le texte de Maurice Godelier, « Monnaie de sel » et circulation des marchandises chez les Baruya de Nouvelle-Guinée, qui illustre un mode de vie et une économie dite « primitive », vue sur un terrain convoité dans ce domaine, l'Océanie.
Directeur d'études et professeur à l'Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales, Maurice Godelier (1934) est un anthropologue océaniste français. Après Firth ou Polanyi, il s'inscrit dans le champ de l'économie et de la politique, illustrant le domaine néo-marxiste.
De 1967 à 1988, Godelier part chez les Baruya, en Nouvelle-Guinée, rattachée à l'Australie. C'est là qu'il va faire l'étude de l'économique, constater une domination masculine dans l'organisation du quotidien, et voir l'absence de système de classe, société en transformation aux contacts du système occidental. De l'agriculture, source principale, dite « néolithique », Godelier voit les Baruya « entrer dans l'économie de marché ».
Cela illustre le contexte historique et les conditions dans lesquelles il a fait sa recherche. Découverte en 1951, cette société est indépendante en 1975 face à l'Australie, et devient peu à peu une machine, se développant, la « production » de « grands hommes », passant de l'herminette à l'utilisation de la monnaie au sens occidental du terme (les shillings vont être introduits).
Dans l'extrait qu'il nous est offert d'étudier, l'auteur constate une activité toute particulière qu'est la production de sel végétal. Il voit alors qu'une telle production engendre une organisation sociale et cherchera l'utilité de cette production, il va, par comparaison avec d'autres marchandises de l'île, voyant qu'il est échangé et distribué de façons particulières, poser les questions suivantes : le sel est-il une monnaie ? Quelles en sont ses caractéristiques, fonctions, valeurs ? S'agit-il d'une monnaie au sens classique du terme, cela correspond-il à qu'on appelle une monnaie « primitive » ?
[...] Les forces productives sont l'ensemble des rapports entre les humains et la nature, médiatisés par la technologie qui peuvent correspondre à l'outillage et les sources d'énergie. Les rapports de production sont les formes que prennent les relations entre les individus en rapport à leur accès aux forces productives la relation fondamentale établie entre les humains concernant l'appropriation des moyens de production et celle du produit social Ceci, formant le mode de production. Nous pourrions donc tenter d'établir une comparaison avec l'ensemble des étapes de la technologie de production du sel avec les étapes de formation du mode de production. [...]
[...] Le reste à 5 barres) revient au propriétaire, qu'il gardera pour sa famille et qui lui servira lors de cérémonies ou pour les échanges que nous allons voir. Cette première forme de distribution, que Godelier sépare entre distribution et échange contre service, correspond en effet à cette dernière définition : on utilise le sel pour dédommager des travaux faits, et des services rendus. Echange contre produits Les échanges contre produits fonctionnent principalement entre les différentes tribus, car, comme on l'a vu, la distribution première forme la plupart des échanges à l'intérieur du groupe. [...]
[...] Le premier fait est d'avoir des partenaires, et le deuxième est de lui assurer l'accueil et le logement à sa venue pour commercer. Sans entrer dans les détails, car Godelier offre des informations quant à l'évolution historique et le contexte géographique, nous pouvons conclure en premier point que l'instance économique Baruya est bien présente, et qu'elle est de forme d'échange. Composée d'un mode de production propre, d'une forme d'échange particulière, on a donc l'ensemble principal des composantes de l'économie, que Godelier souligne comme nécessité objective d'échanger pour vivre [car ] cette société ne peut subsister sans échanges (p187). [...]
[...] On peut étudier la notion de propriété chez les Baruya en voyant la façon dont est échangé, distribué le sel, mais aussi à qui appartient la terre, qui est à l'origine de ce sel. Premièrement, les terres sont possédées par des propriétaires de façon héréditaire, chaque lignage ayant alors sa parcelle, acquise lors d'invasions et en raison de mouvements de population. Or, il se peut que les individus prêtent leurs terres aux proches, alliés, membres de la famille, qui effectueront des travaux dessus. [...]
[...] Nous avons brièvement cité le dynamisme historique visible chez les Baruya, bien que Godelier s'y étend davantage, comme il le fait dans l'illustration du contexte géographique. Malgré tout, nous avons réussi à comprendre certains points étudiés en anthropologie économique, et aurions pu le faire dans une vision symbolique de la monnaie, qui considère celle-ci comme dotée d'une valeur plus implicite qu'il ne l'est ici, si nous avions eu davantage de lecture. De la même façon nous aurions pu étudier d'autres aspects constitutifs de l'économie, quant à l'idée de profit et surplus, le texte s'arrêtant au moment le plus intéressant par rapport à cela. [...]
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