La mode, Georg Simmel, forme moderne, tendance sociale, paradoxale
Selon Frédéric Godart, auteur de l'ouvrage Sociologie de la mode, la mode apparaît à la Renaissance, avec l'apparition de la bourgeoisie dont l'émergence remet en cause l'aristocratie. Les bourgeois signifient par leurs vêtements et accessoires luxueux leur nouvelle puissance politique, économique et sociale, poussant l'aristocratie à réagir de façon similaire. Ceci illustre la dimension symbolique de la mode, lancée par un individu ou un groupe social, et appropriée par un autre groupe social, sur le principe d'imitation et de dépassement. Par « mode » on entend une manière de vivre, de se comporter, propre à une époque, à un pays, à une classe sociale… La mode possède à la fois ces deux caractères : celui de la singularité et celui de la généralité. Elle repose sur ce « va-et-vient » dont parle Simmel dans cet extrait de La mode, publié en 1895.
[...] Caractérisant une forme moderne d'une tendance sociale, célébrant un présent social A. La mode valorise le changement et l'originalité Elle marque véritablement une forme sociale, qui est selon Simmel le produit des actions réciproques des individus, caractérisant l'individualisme moderne. Car même si, quand elle est suivie, elle n'est que la manifestation du caractère imitateur de l'individu, celui-ci adopte paradoxalement une certaine initiative créatrice, adaptatrice. C'est pour cette raison qu'elle est dans un sens le moyen de fédérer des hommes en société, en célébrant de manière collective la nouveauté. [...]
[...] Elle devient, toujours selon les termes de niveau Si la mode est une barrière, cette barrière est mouvante. Elle fonctionne sur un principe mimétique : une fraction seulement du groupe la pratique, l'ensemble ne faisant que chercher à la rejoindre De manière à créer de l'uniformité, mais de l'extérieur. B. Sans jamais atteindre une généralisation absolue C'est ce paradoxe de la mode en ce que la diffusion au plus grand nombre est recherchée, sans jamais atteindre absolument cet objectif, puisqu'elle disparaîtrait dans ce cas précis. La mode se répand, donc tente d'être généralisée. [...]
[...] Le texte présente la nature profondément dualiste et ambivalente de l'individu, de la société, et donc de la vie même. Puisque la mode si elle est l'objet d'étude, est un exemple, et l'auteur nous en présente d'autres, d'une tension qui naît de la dualité entre universalisme et distinction personnelle. La mode est donc, dans un sens, normative dans les sociétés modernes qui valorisent le changement, la nouveauté. Par conséquent à la fois porteuse d'intégration et de stigmatisation. N'est-ce pas tout de même une manière de consommer le présent ? [...]
[...] Dans quelle mesure la mode reflète une forme moderne d'une tendance sociale paradoxale ? Si dans un premier temps elle crée de la distinction sociale, elle est à la fois dans un deuxième temps vecteur d'uniformisation. Enfin, dans un troisième temps, elle peut être, comme le pensaient certains sociologues, une célébration du présent social. I. La mode crée de la distinction sociale A. Elle est d'abord comme le dit Goblot, une barrière La distinction concerne une ligne de démarcation symbolique tirée par les classes supérieures face aux autres classes et grâce à ce cloisonnement la classe dominante se crée comme une classe sociale en soi et pour soi ayant une identité visible et un esprit de corps, une conscience sociale plus ou moins unificatrice. [...]
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